mardi 14 avril 2015

Là bas...














Et si on dansait, là bas, au bout de l'arc en ciel,
dans les feux de camps,
sous les étoiles,
odeur glacée des nuits
soupirs du vent au ras des dunes...

Et si on partait - grimper aux nuages -
écrire sur le ciel les mots bracelets, les mots cure dents,
dans les silences des pistes
le corps qui vibre et qui appelle
dans les senteurs des jours

Et si on détachait les cordes - dénouer les regards -
sculpter les mots calebasse, les mots encens,
aux portes des villages
enlever ses habits, encore,
chuchotis des soupirs

Et si on portait son coeur au creux des mains,
dans les poésies, mots perles, mots éclairs,
allonger son cou, là haut,
la tête dans les nuages,
aurores des oasis

Et si on s'aimait, au bout des chemins,
inventer les mots amour, les mots désirs,
boire la sueur au pli du cou,
déployer sa bouche à l'infini de la peau,
viens...

Et si on renaissait, cendres et eau, couleurs et azurs,
en vertiges, en mots falaises, en mots lézards,
dans les matins nouveaux, là où le soleil crie,
suivre le scarabée, voler avec les aigrettes,
téter le lait, vaches et cornes, sabots et chaleur

Et si, tout simplement, tu nouais tes doigts aux miens,
mes lèvres sur tes paumes, mots amante, mots jouissance,
le chemin argenté de ma bouche humide
et ton souffle à l'orée de mes yeux
odeur salée, douce, de ce premier baiser

Dessiner les mots arbres, les mots racines, les mots rouges.....

Devenir plume....


Mariem mint DERWICH

(Artiste : marie - Paule DEVILLE-CHABROLLE)




jeudi 2 avril 2015

Infini....













J'ai l'infini au bout du regard,
là bas, là bas, tout au bout de l'horizon,
au bout des sables et des chemins de terre,
au bout des départs, là bas, là bas,
le ciel immense de ceux qui voyagent,
les danses mystiques et les prières des doigts,
là bas, là bas, tout au bout de la vie,
au bout des mots et des naissances,
au bout des sommeils, là bas, là bas

J'ai l'infini en offrande,
là bas, là bas, sur la terre des hommes,
au bout des contes de la nuit et des charmeurs de serpents,
au bout des frissons de la peau, là bas, là bas,
les mers lointaines et les grand voiles,
les amours de l'aube et les corps en poèmes,
là bas, là bas, tout au bout de mes rires,
au bout de mes rêves et des jeux d'enfants,
au bout des soleils, là bas, là bas

J'ai l'infini en azur porté,
là bas, là bas, dans mon ventre bercé,
au bout des terres inconnues et des couleurs des femmes,
au bout de ma langue, là bas, là bas,
les dunes des premiers pas,
les chuchotis des vents et les cauris qui disent,
là bas, là bas, tout au bout de mes rondes,
au bout des soupirs et des baisers,
au bout des lenteurs, là bas, là bas

J'ai l'infini comme des nuages de pluie,
là bas, là bas, tout au bout des marigots,
au bout des villages et des campements,
au bout des palmiers, là bas, là bas,
les bracelets qui chantonnent et les larmes d'un bébé,
les appels des troupeaux et les vertiges mouillés,
là bas, là bas, tout au bout de la piste,
au bout du monde et du Ghazal,
au bout de mes cils, là bas, là bas

J'ai l'infini en psaume et en tapis de prières

et je danse

Mariem mint DERWICH

(Artiste : Helen ABBAS)