Et soudain
mon corps
corps cage
corps arbres
corps chaud
corps dunes
corps femelle
corps encens
corps enfants
- Et soudain -
mon corps se replie
À l'orée des yeux
- et soudain mon corps -
redevient épines
corps ronces
corps cicatrices
corps sang
- Et soudain mon corps-
accroché aux haubans
contre le ciel bas
mon corps martyr
mon corps orphelin
mon corps tempêtes
Et soudain
(mon corps)
dans la seconde
s'enfuit
Et toute la mer
et tous les vents
- et soudain mon corps -
a disparu
replié
puzzle désordonné
Un mot au monde
déposé sur la nappe en plastique
- et soudain mon corps -
n'est plus
( et mon corps soudain
se regarde, mal)
Mariem mint DERWICH
dimanche 1 décembre 2019
jeudi 21 novembre 2019
EAU
Nous irons en nuages
Béance des départs marées
Et le sel sur la nuit
Le vert, le rouge
Lumières
Nous irons en mouvances
Oiseaux de mer
Là où le monde ouvre les yeux
Fin de la terre
L'homme est-il nouveau?
Nous irons parler sables
Accrocher les étoiles
et mon nom, et ton nom et leurs noms
Noms voiles, noms sommeils
Eau
Et le sel sur les yeux
Nous irons vagues
N'aie pas peur me dis-tu
Je n'ai pas peur
A t'on peur de la nuit?
Nous irons en racines
Et le coeur dans les mains
Murmurera
Le port qui s'éveille
Nous irons en béances
Ma bouche à ta peau
Tes cils à mes cheveux
Et nous dormirons au monde
N'aie pas peur me dis-tu...
Mariem mint DERWICH
Béance des départs marées
Et le sel sur la nuit
Le vert, le rouge
Lumières
Nous irons en mouvances
Oiseaux de mer
Là où le monde ouvre les yeux
Fin de la terre
L'homme est-il nouveau?
Nous irons parler sables
Accrocher les étoiles
et mon nom, et ton nom et leurs noms
Noms voiles, noms sommeils
Eau
Et le sel sur les yeux
Nous irons vagues
N'aie pas peur me dis-tu
Je n'ai pas peur
A t'on peur de la nuit?
Nous irons en racines
Et le coeur dans les mains
Murmurera
Le port qui s'éveille
Nous irons en béances
Ma bouche à ta peau
Tes cils à mes cheveux
Et nous dormirons au monde
N'aie pas peur me dis-tu...
Mariem mint DERWICH
vendredi 16 août 2019
Là
Au bout des nuages
l'écume tait les mots
et moi je marche
Au bout de l'eau
la note noire et la note blanche
pour le ciel, pour le sel,
pour une après-midi
Au bout d'une cale
l'horizon
(Je t'aime dis-tu)
Mariem mint DERWICH
l'écume tait les mots
et moi je marche
Au bout de l'eau
la note noire et la note blanche
pour le ciel, pour le sel,
pour une après-midi
Au bout d'une cale
l'horizon
(Je t'aime dis-tu)
Mariem mint DERWICH
lundi 22 juillet 2019
Note
Tu ouvres le regard
je ferme les yeux
Les paupières ne sont que mots de l'aube
( et les bateaux s'endorment à la nuit
La marée et les silences)
Tu fermes le regard
j'ouvre mes yeux
Au bout, tout au bout, tout au bout
au bout de la terre, au début de l'eau,
je lis tes yeux en mon regard fermé
Je compte les mots et la note unique
Peut-être est-ce ainsi que l'on aime...
Mariem mint DERWICH
je ferme les yeux
Les paupières ne sont que mots de l'aube
( et les bateaux s'endorment à la nuit
La marée et les silences)
Tu fermes le regard
j'ouvre mes yeux
Au bout, tout au bout, tout au bout
au bout de la terre, au début de l'eau,
je lis tes yeux en mon regard fermé
Je compte les mots et la note unique
Peut-être est-ce ainsi que l'on aime...
Mariem mint DERWICH
jeudi 13 juin 2019
Ma belle histoire,
Je ne voudrais n'être que ce corps tournoyant, ma main en la tienne et ta paume que je dessine en moi, que je remplis de petits grains de sable, ceux de la mémoire, ceux qui s'endormaient au soleil sur tes chevilles là-bas, quand tout l'horizon entra en mes yeux. Au bord d'une île, au bout du monde, dans le dernier soleil avant la mer....
Je ne voudrais n'être que la brume de tes yeux soudain enfouis en les miens, aquarelle étrange et douce qui raconte un homme dans toute sa vulnérabilité.
Je ne voudrais n'être que ma tête sur ta poitrine, quand tu murmurais tes vies et que je m'accrochais à ton odeur de peur de m'envoler, de disparaître de tant de bonheur et de tant de peurs aussi, quand quelque chose lâchait en moi, se dénouait, redevenait humain et non plus pierres et déserts.
N'être, naître, renaître... vivre.
Et toi en bord de moi, en morceau de moi, en particule unique, en mots sur mon âme.
Tu es ma diagonale de l'absence et de l'amour et je respire ainsi, pointillé arc-bouté à une mémoire.
Tu es ma diagonale de l'absence et de l'amour, et du désir et de mon monde devenu duel : ta peau, ma peau. Tes yeux, mes yeux. Ton coeur et mon battement infini.
Ma diagonale amoureuse...
Et, soudain, je ferme les yeux sur un sourire de toi si beau, si émerveillé, si amoureux, si étonné...quand tu redécouvrais la puissance de la vague.
Ma diagonale amoureuse...
À jamais ancrée en moi, à jamais tatouée sur mes mots...
Et alors un Je t'aime devient l'essentiel.
MMD
Je ne voudrais n'être que la brume de tes yeux soudain enfouis en les miens, aquarelle étrange et douce qui raconte un homme dans toute sa vulnérabilité.
Je ne voudrais n'être que ma tête sur ta poitrine, quand tu murmurais tes vies et que je m'accrochais à ton odeur de peur de m'envoler, de disparaître de tant de bonheur et de tant de peurs aussi, quand quelque chose lâchait en moi, se dénouait, redevenait humain et non plus pierres et déserts.
N'être, naître, renaître... vivre.
Et toi en bord de moi, en morceau de moi, en particule unique, en mots sur mon âme.
Tu es ma diagonale de l'absence et de l'amour et je respire ainsi, pointillé arc-bouté à une mémoire.
Tu es ma diagonale de l'absence et de l'amour, et du désir et de mon monde devenu duel : ta peau, ma peau. Tes yeux, mes yeux. Ton coeur et mon battement infini.
Ma diagonale amoureuse...
Et, soudain, je ferme les yeux sur un sourire de toi si beau, si émerveillé, si amoureux, si étonné...quand tu redécouvrais la puissance de la vague.
Ma diagonale amoureuse...
À jamais ancrée en moi, à jamais tatouée sur mes mots...
Et alors un Je t'aime devient l'essentiel.
MMD
mardi 23 avril 2019
La robe
Il y a au fond de l'âme mille ruisseaux
(Mais qui es-tu ?)
Il y a au fond de l'âme mille ruisseaux
ils ont pourtant lavé de sang ma robe
ma robe
mes jambes
Je n'ai pas parlé
Il y a au fond de l'âme mille ruisseaux
et une voix
et mille voix
une voix pour chaque langue disparue
ils ont lavé de sang ma robe
ma robe
mes jambes
Je n'ai pas crié
Il y a au fond de l'âme mille ruisseaux
et mon corps
corps de ma mère
corps des mères de ma mère
l'enfantement infini
le bleu du ciel
l'amour
le sucre et le thé
le sourire d'un enfant poussière
une prière
des murs blancs dans le soleil
un livre et une pensée
un phare et une étoile
Il y a au fond de mon âme mille ruisseaux
(et une robe brodée de vents)
Mais au bout du fusil des juges
le monde est vide
Mariem mint DERWICH
(Mais qui es-tu ?)
Il y a au fond de l'âme mille ruisseaux
ils ont pourtant lavé de sang ma robe
ma robe
mes jambes
Je n'ai pas parlé
Il y a au fond de l'âme mille ruisseaux
et une voix
et mille voix
une voix pour chaque langue disparue
ils ont lavé de sang ma robe
ma robe
mes jambes
Je n'ai pas crié
Il y a au fond de l'âme mille ruisseaux
et mon corps
corps de ma mère
corps des mères de ma mère
l'enfantement infini
le bleu du ciel
l'amour
le sucre et le thé
le sourire d'un enfant poussière
une prière
des murs blancs dans le soleil
un livre et une pensée
un phare et une étoile
Il y a au fond de mon âme mille ruisseaux
(et une robe brodée de vents)
Mais au bout du fusil des juges
le monde est vide
Mariem mint DERWICH
lundi 8 avril 2019
Mot...
Chaque mot est un tatouage
épaule nue
main ouverte
paupières et peau
Chaque mot est un tatouage
Avant l'ici, avant le maintenant,
qu'y avait-il?
Avant le début du cri
j'ai pris la route
accrochée à un mot
Avant l'hier et avant l'avant
Chaque mot volé à la route
tes yeux pour encre
- je t'aime -
Chaque mot est un tatouage
Non, me murmures-tu,
Chaque mot est une voile
Mariem mint DERWICH
épaule nue
main ouverte
paupières et peau
Chaque mot est un tatouage
Avant l'ici, avant le maintenant,
qu'y avait-il?
Avant le début du cri
j'ai pris la route
accrochée à un mot
Avant l'hier et avant l'avant
Chaque mot volé à la route
tes yeux pour encre
- je t'aime -
Chaque mot est un tatouage
Non, me murmures-tu,
Chaque mot est une voile
Mariem mint DERWICH
mercredi 3 avril 2019
Aube
Entre un phare et moi
un chemin herbes mouillées raconte le petit matin
Je m'habille de sable et de sel
de bois sous mes pieds
Un oiseau strie le ciel
Dis lui, dis lui, dis lui les terres infinies
Dis lui que la mer vit en nos mains
Dis lui que l'on meurt au bord d'une bouche
Dis lui la marque d'un pied dans une marée qui monte
Dis lui qu'entre un phare et moi
un chemin herbes mouillées raconte le petit matin
Plénitude
Mariem mint DERWICH
un chemin herbes mouillées raconte le petit matin
Je m'habille de sable et de sel
de bois sous mes pieds
Un oiseau strie le ciel
Dis lui, dis lui, dis lui les terres infinies
Dis lui que la mer vit en nos mains
Dis lui que l'on meurt au bord d'une bouche
Dis lui la marque d'un pied dans une marée qui monte
Dis lui qu'entre un phare et moi
un chemin herbes mouillées raconte le petit matin
Plénitude
Mariem mint DERWICH
(En miroir..)
Je me suis noyée dans le jour.
Je dors.
Je te regarde.
J'ai enroulé l'algue à mon poignet
Simplicité
Mariem mint DERWICH
Je dors.
Je te regarde.
J'ai enroulé l'algue à mon poignet
Simplicité
Mariem mint DERWICH
mardi 2 avril 2019
Tableau
Tu dors
Je te regarde
Une seconde vient de s'écouler
Une algue s'enroule au cou du monde
Le bonheur est un grain de sable
endormi sur ta cheville
Tu dors
Je t'aime
Simplicité
Mariem mint DERWICH
Je te regarde
Une seconde vient de s'écouler
Une algue s'enroule au cou du monde
Le bonheur est un grain de sable
endormi sur ta cheville
Tu dors
Je t'aime
Simplicité
Mariem mint DERWICH
samedi 30 mars 2019
B., l'homme sans terre...
Que restera t'il du monde arabe
quand la Palestine sera morte?
Qui écrit l'histoire, dis moi, qui écrit l'histoire?
Où la honte est-elle tapie?
Dans les fusils des soldats
dans les yeux qui se ferment
sur la terre lointaine
Dans le silence de ceux qui s'indignent en détournant la tête?
Que restera t'il du monde arabe
et de l'âme des fontaines et des oliviers?
Qui écrit l'histoire, dis moi, qui écrit l'histoire?
Qui écrit le ciel sous les bombes des avions?
Dis moi, que restera t'il de notre âme, dis moi?
Qui dessine la terre et les maisons et les bulldozers?
Tu déposes tes yeux en mes mains
tu me racontes que tu es fils d'une terre sans terre
tu pleures
Qui écrit l'histoire, tu me dis, qui écrit l'histoire?
Qu'écriront ils sur ma tombe
moi sorti du ventre de ma mère
numéro sur une feuille
qu'écriront ils sur ma tombe
moi qui n'ai pas de papier?
Que restera t'il du monde arabe
quand la Palestine aura disparu?
Qui écrit l'histoire, dis moi, qui écrit l'histoire?
Où sont les oliviers de mon grand-père
la voix de Mahmoud Darwish
le parfum des petits matins
le rire des enfants?
Que restera t'il du monde arabe, dis moi, dis moi,
quand la honte aura éteint le monde?
Que restera t'il du monde arabe
à moi qui n'ai pas de nom?
Qui écrit l'histoire, dis moi, dis moi ?
Qui écrit le sang et la douleur?
Que restera t'il du monde arabe hormis la honte?
Dis moi, dis moi, qui écrit mon histoire?
Dis leur que je suis fils sans terre, sans nuages, sans ciel
Dis leur...
Dis moi, dis moi, qui écrit mon histoire?
Qui dira mon nom, dis moi?
Dis moi...
Mariem mint DERWICH
quand la Palestine sera morte?
Qui écrit l'histoire, dis moi, qui écrit l'histoire?
Où la honte est-elle tapie?
Dans les fusils des soldats
dans les yeux qui se ferment
sur la terre lointaine
Dans le silence de ceux qui s'indignent en détournant la tête?
Que restera t'il du monde arabe
et de l'âme des fontaines et des oliviers?
Qui écrit l'histoire, dis moi, qui écrit l'histoire?
Qui écrit le ciel sous les bombes des avions?
Dis moi, que restera t'il de notre âme, dis moi?
Qui dessine la terre et les maisons et les bulldozers?
Tu déposes tes yeux en mes mains
tu me racontes que tu es fils d'une terre sans terre
tu pleures
Qui écrit l'histoire, tu me dis, qui écrit l'histoire?
Qu'écriront ils sur ma tombe
moi sorti du ventre de ma mère
numéro sur une feuille
qu'écriront ils sur ma tombe
moi qui n'ai pas de papier?
Que restera t'il du monde arabe
quand la Palestine aura disparu?
Qui écrit l'histoire, dis moi, qui écrit l'histoire?
Où sont les oliviers de mon grand-père
la voix de Mahmoud Darwish
le parfum des petits matins
le rire des enfants?
Que restera t'il du monde arabe, dis moi, dis moi,
quand la honte aura éteint le monde?
Que restera t'il du monde arabe
à moi qui n'ai pas de nom?
Qui écrit l'histoire, dis moi, dis moi ?
Qui écrit le sang et la douleur?
Que restera t'il du monde arabe hormis la honte?
Dis moi, dis moi, qui écrit mon histoire?
Dis leur que je suis fils sans terre, sans nuages, sans ciel
Dis leur...
Dis moi, dis moi, qui écrit mon histoire?
Qui dira mon nom, dis moi?
Dis moi...
Mariem mint DERWICH
mercredi 27 mars 2019
Fractales
Une absence
miettes, doigts perdus sur un livre
mes nuits
puzzles
Émietter un mot
un mot après l'autre
dépouiller jusqu'au bruit
- une absence est un silence lancé aux vents -
fermer sa langue
froisser un foulard
- ton absence est un silence lancé aux vents -
Au bout du monde
un grain de sable
mes aubes
Plus de corps
mains ouvertes
S'allonger aux frontières
terres mers déserts
semer des gestes
fractales, lumières
Compter dans le noir
retenir son souffle
le coeur écrit un battement
chiffres magies d'une femme absence
fractales, le mur
fractales, le mur
La nuit vient de balbutier
- absence, silence, vents -
J'émiette une absence
je construis ma maison de la côte
j'allume la lampe
pour qu'un voyageur habite un chemin du retour
J'ouvre le livre des voiles
La mer monte
Silence, vents
Mariem mint DERWICH
miettes, doigts perdus sur un livre
mes nuits
puzzles
Émietter un mot
un mot après l'autre
dépouiller jusqu'au bruit
- une absence est un silence lancé aux vents -
fermer sa langue
froisser un foulard
- ton absence est un silence lancé aux vents -
Au bout du monde
un grain de sable
mes aubes
Plus de corps
mains ouvertes
S'allonger aux frontières
terres mers déserts
semer des gestes
fractales, lumières
Compter dans le noir
retenir son souffle
le coeur écrit un battement
chiffres magies d'une femme absence
fractales, le mur
fractales, le mur
La nuit vient de balbutier
- absence, silence, vents -
J'émiette une absence
je construis ma maison de la côte
j'allume la lampe
pour qu'un voyageur habite un chemin du retour
J'ouvre le livre des voiles
La mer monte
Silence, vents
Mariem mint DERWICH
samedi 23 mars 2019
Nuit du bord du monde
Au bord du monde
Une femme
compte les étoiles dans l'eau
Et la nuit s'allume
Arpenteurs d'infinis
Ma bouche à tes silences
Ne dis rien,
je dors en ta paume
Un mot émiette l'absence
Ne dis rien,
je dors en ta paume,
je compte les étoiles dans l'eau
Et la nuit s'allume
Mariem mint DERWICH
Une femme
compte les étoiles dans l'eau
Et la nuit s'allume
Arpenteurs d'infinis
Ma bouche à tes silences
Ne dis rien,
je dors en ta paume
Un mot émiette l'absence
Ne dis rien,
je dors en ta paume,
je compte les étoiles dans l'eau
Et la nuit s'allume
Mariem mint DERWICH
jeudi 21 mars 2019
dimanche 17 mars 2019
La première nuit du monde...
Une musique pour les nuages
et une musique pour le ciel
une musique pour la femme
une musique pour l'homme
une portée qui s'écrit soudain plurielle
L'heure des oiseaux qui rejoignent la mer
le vent salé
le mouillé sur la peau
la première étoile
la première nuit
la dernière nuit
Un phare s'éveille
Mouvement de la vague qui monte
marées
forêts marines
Et une prière pour l'horizon qui s'habille de pourpre
Une main immense posée sur mes yeux
une voix qui s'enroue dans une note
le bout du monde gouté à une bouche
l'argent d'une étoile
L'heure muette du vol de ceux qui sont libres
l'heure marine
l'heure des terres et des ports
l'heure sans temps
Un silence prend la couleur des histoires du fond de la mer
La nuit balbutie le battement de coeur d'un phare
Pénombre vivante
mes yeux battent la mesure de l'instant qui s'est arrêté
ils écrivent les mots et la musique
Un homme s'est endormi
il rêve qu'il vole
il rêve une voile si infinie qu'il ne reviendrait plus de derrière l'horizon
arpenteur et homme debout
il rêve pour que ma main se pose à sa respiration
Un phare danse une nuit, le présent et l'éternité
il n'a pas de passé
il ne bat que de l'avenir de la seconde qui s'en vient
l'homme de la mer ne vit pas l'avant
il est né pour la seconde contenue dans la seconde
L'heure intime
Grands larges
temps muet
temps du voyage
temps de l'épure
Le chant de la mer a effacé l'horloge
Un homme et une femme dorment
C'est la première nuit du monde.
Mariem mint DERWICH
et une musique pour le ciel
une musique pour la femme
une musique pour l'homme
une portée qui s'écrit soudain plurielle
L'heure des oiseaux qui rejoignent la mer
le vent salé
le mouillé sur la peau
la première étoile
la première nuit
la dernière nuit
Un phare s'éveille
Mouvement de la vague qui monte
marées
forêts marines
Et une prière pour l'horizon qui s'habille de pourpre
Une main immense posée sur mes yeux
une voix qui s'enroue dans une note
le bout du monde gouté à une bouche
l'argent d'une étoile
L'heure muette du vol de ceux qui sont libres
l'heure marine
l'heure des terres et des ports
l'heure sans temps
Un silence prend la couleur des histoires du fond de la mer
La nuit balbutie le battement de coeur d'un phare
Pénombre vivante
mes yeux battent la mesure de l'instant qui s'est arrêté
ils écrivent les mots et la musique
Un homme s'est endormi
il rêve qu'il vole
il rêve une voile si infinie qu'il ne reviendrait plus de derrière l'horizon
arpenteur et homme debout
il rêve pour que ma main se pose à sa respiration
Un phare danse une nuit, le présent et l'éternité
il n'a pas de passé
il ne bat que de l'avenir de la seconde qui s'en vient
l'homme de la mer ne vit pas l'avant
il est né pour la seconde contenue dans la seconde
L'heure intime
Grands larges
temps muet
temps du voyage
temps de l'épure
Le chant de la mer a effacé l'horloge
Un homme et une femme dorment
C'est la première nuit du monde.
Mariem mint DERWICH
mercredi 13 mars 2019
Mon si lumière, mon si frisson,
mon écriture repart ce soir en des nuits où dans ton sommeil tu te retournais soudain et ton corps qui bordait mon monde. Et moi les yeux ouverts à écouter ta chaleur, surtout ne pas bouger, ne pas rompre la magie de ta main sur ma peau et ton sommeil pour horizon.
Rester immobile pour garder ton souffle en ma nuque, l'arrondi de ton corps au mien, le léger tempo de ta respiration. Être sensible à tout, entendre chaque soupir de la maison, le grain feutré de l'air dehors qui s'endort dans la brume venue du large, la fraicheur sur ma peau, la lumière qui balaie la chambre, toi qui dors contre moi.
Dans ma tête une autre page tourne, elle ouvre sur une plage où je suis bien. Je suis dans la rondeur amoureuse et dans la plénitude. Je ne bouge pas : je n'ai jamais connu ceci, cette harmonie douce, ta grande main d'homme mien posée sur ma peau.... Je n'ai jamais connu cela... Comment ai je vécu sans ces nuits où tu dors près de moi, le monde accroché aux fenêtres, à l'obscurité pâle de ces nuits de là bas ? Comment ai je pu penser que je vivais alors?
Ce soir je suis toute repliée en ta main et ton bras qui se fait lourd sur mon bras... Et j'aimerais qu'il soit encore plus lourd, qu'il m'enfouisse en toi, qu'il ne me laisse pas partir, qu'il se tatoue à ma peau. Je suis bien en ton bras qui me tient, ton bras qui me dit que je suis tienne. Je ne suis pas de ces gens qui parlent d'indépendance ou autre. Moi je t'aime en me sentant tienne, absolument tienne, t'appartenant parce que j'ai choisi de t'appartenir et que cela me rend heureuse. Tu ne me tiens pas prisonnière : tu me retiens en toi, en nous. Et cela n'est pas prison. Cela est amour.
Cette nuit je suis en nous, là où l'odeur de sel et l'odeur de l'herbe mouillée s'allongent en la pénombre habitée par une lumière amante. Je suis en nous et je t'écoute dormir en ma peau. Et j'écoute mon coeur qui est en paix, la certitude que je suis enfin chez moi en ce bras qui me tient.
Cette nuit je suis femme arrivée au bout de la route. Rien d'autre n'existe que la poésie en moi, celle qui te parle sans paroles, celle qui parle à ton sommeil. Je prends ta main endormie en ma main, le dur des phalanges, la douceur de la peau, la moiteur, le délié de ta si belle main d'homme, ta main de bâtisseur, ta main amour, ta main aux autres, ta main à moi....
Je suis bien, si bien... Je peux laisser la nuit me prendre : tu es là, tu me protèges, je t'aime, tu m'aimes en ton corps endormi au mien, mon homme chaud, chaud, lumineux....
Je t'aime.
Une dernière fois mes paupières ouvertes pour graver en ma mémoire une nuit du bout du monde en la tendresse amour d'un homme mien...
Puis t'emporter en mon sommeil...
Tu vis pour l'infini en mes sommeils, pour l'infini... Je ne respire que dans cette mémoire : tu y es...
Je t'aime.
MMD
Rester immobile pour garder ton souffle en ma nuque, l'arrondi de ton corps au mien, le léger tempo de ta respiration. Être sensible à tout, entendre chaque soupir de la maison, le grain feutré de l'air dehors qui s'endort dans la brume venue du large, la fraicheur sur ma peau, la lumière qui balaie la chambre, toi qui dors contre moi.
Dans ma tête une autre page tourne, elle ouvre sur une plage où je suis bien. Je suis dans la rondeur amoureuse et dans la plénitude. Je ne bouge pas : je n'ai jamais connu ceci, cette harmonie douce, ta grande main d'homme mien posée sur ma peau.... Je n'ai jamais connu cela... Comment ai je vécu sans ces nuits où tu dors près de moi, le monde accroché aux fenêtres, à l'obscurité pâle de ces nuits de là bas ? Comment ai je pu penser que je vivais alors?
Ce soir je suis toute repliée en ta main et ton bras qui se fait lourd sur mon bras... Et j'aimerais qu'il soit encore plus lourd, qu'il m'enfouisse en toi, qu'il ne me laisse pas partir, qu'il se tatoue à ma peau. Je suis bien en ton bras qui me tient, ton bras qui me dit que je suis tienne. Je ne suis pas de ces gens qui parlent d'indépendance ou autre. Moi je t'aime en me sentant tienne, absolument tienne, t'appartenant parce que j'ai choisi de t'appartenir et que cela me rend heureuse. Tu ne me tiens pas prisonnière : tu me retiens en toi, en nous. Et cela n'est pas prison. Cela est amour.
Cette nuit je suis en nous, là où l'odeur de sel et l'odeur de l'herbe mouillée s'allongent en la pénombre habitée par une lumière amante. Je suis en nous et je t'écoute dormir en ma peau. Et j'écoute mon coeur qui est en paix, la certitude que je suis enfin chez moi en ce bras qui me tient.
Cette nuit je suis femme arrivée au bout de la route. Rien d'autre n'existe que la poésie en moi, celle qui te parle sans paroles, celle qui parle à ton sommeil. Je prends ta main endormie en ma main, le dur des phalanges, la douceur de la peau, la moiteur, le délié de ta si belle main d'homme, ta main de bâtisseur, ta main amour, ta main aux autres, ta main à moi....
Je suis bien, si bien... Je peux laisser la nuit me prendre : tu es là, tu me protèges, je t'aime, tu m'aimes en ton corps endormi au mien, mon homme chaud, chaud, lumineux....
Je t'aime.
Une dernière fois mes paupières ouvertes pour graver en ma mémoire une nuit du bout du monde en la tendresse amour d'un homme mien...
Puis t'emporter en mon sommeil...
Tu vis pour l'infini en mes sommeils, pour l'infini... Je ne respire que dans cette mémoire : tu y es...
Je t'aime.
MMD
mardi 12 mars 2019
Je t'amour mémoire.
Poser une lettre après l'autre et un paysage devient multiples des mondes, un monde en un monde, un monde qui ouvre un monde intérieur; poser un accent sur des rochers, une virgule sur un ciel de fin de jour, des points pour suivre les chemins des grands oiseaux, déchirer l'air, l'ouvrir à tous les vents, petits papiers odorants et une marée qui monte...
Écrire les espaces. Les porter. Une mémoire est ma maison, j'ouvre les fenêtres, j'accroche un souvenir aux murs transparences, je froisse les draps d'un lit pour que des fantômes endormis s'en aillent au bout de leurs sommeils attraper le soleil rouge qui lève les jours dans les brumes de la mer, je dessine une musique, j'écris une lettre qui ne partira jamais, j'endors un enfant en ma voix et mes bras, je parsème sa nuit à venir d'histoires et je le berce entre les pages d'un livre, j'essaime un désordre familier, je range des chaussures qui racontent les chemins de la côte, les voyages lointains, la parole de la terre, le mouillé des herbes sous la semelle, le sable enfoui, le salé des algues, le moiré somptueux de l'eau mer et le pied arpenteur qui va toujours plus loin. Je laisse la porte de ma mémoire maison ouverte pour que les étoiles y entrent la nuit et s'enfuient aux petits matins rosée, je traverse un jardin doucement, petits pas, petits pas, je prends un livre en mes mains, j'écris l'odeur du café et l'amertume sucrée sur la langue. Je déroule mes doigts à ta peau, doucement - ne pas effrayer le frisson soudain - je laisse la trace fugitive d'un mot d'amour en ta paume pour que tu laisses s'envoler le petit mot aimant au gré des paysages et que je le rattrape à ta main qui, soudain, reprend la mienne, le doux, le puissant de 2 mains qui s'aiment...
Dans ma mémoire maison je marche doucement et j'écoute les murs... Il faut entendre. Il faut entendre car, bientôt, mes yeux seront aveugles et ne me resteront que les murmures.
La mémoire se fait soudain sons... Les sons touchers, les sons rires, les sons soupirs, les sons silences, les sons aimer, les sons mots et les sons peau...
Je te regarde dormir dans ma mémoire maison, je te sens de tous mes regards amants, j'en fais des mots à poser à ta bouche pour qu'un jour tu te souviennes que tu es poésies et qu'il suffit de s'aimer pour libérer la beauté en nous. Je te regarde dormir. Le monde a retrouvé son axe dans les grandes ondes de mon coeur. Mouvances et ta respiration apaisée. Et moi qui dénoue la statue de pierre, moi qui apprend qu'un homme endormi dans le calme d'une après midi douce m'est port, abri, tendresse, lien, ancre, charnel, vivant, si vivant derrière ses yeux fermés et dans le battement lent de sa respiration.
Je te regarde dormir. Ma mémoire maison est voilier dans l'immensité d'un homme et d'une femme qui s'aiment. Autour de nous la mer. Nous sommes alors devenus phare, ce phare qui nous attendait depuis tant de temps, qui a regardé l'horizon sans faiblir, défiant tempêtes et nuages, pour que nous trouvions le chemin de lui et nous rende à nous, à l'autre. Nous sommes devenus ce phare et sa lumière. Ce phare qui m'a appelée depuis tellement et tellement, tant et tant et que je cherchais à travers les histoires de mer que j'écoutais alors... J'étais en route vers lui et vers toi. Pour ma mémoire maison, pour qu'une histoire d'amour redevienne vie et vérité.
Je te regarde dormir et ta femme du bout du monde respire soudain femme ancrée.
Je deviens immobilité. Enfin. Enfin... Je suis en vie et tu es là.
Dehors, dedans.... Et nous... Une femme et son homme.
Je t'aime.
MMDERWICH
Écrire les espaces. Les porter. Une mémoire est ma maison, j'ouvre les fenêtres, j'accroche un souvenir aux murs transparences, je froisse les draps d'un lit pour que des fantômes endormis s'en aillent au bout de leurs sommeils attraper le soleil rouge qui lève les jours dans les brumes de la mer, je dessine une musique, j'écris une lettre qui ne partira jamais, j'endors un enfant en ma voix et mes bras, je parsème sa nuit à venir d'histoires et je le berce entre les pages d'un livre, j'essaime un désordre familier, je range des chaussures qui racontent les chemins de la côte, les voyages lointains, la parole de la terre, le mouillé des herbes sous la semelle, le sable enfoui, le salé des algues, le moiré somptueux de l'eau mer et le pied arpenteur qui va toujours plus loin. Je laisse la porte de ma mémoire maison ouverte pour que les étoiles y entrent la nuit et s'enfuient aux petits matins rosée, je traverse un jardin doucement, petits pas, petits pas, je prends un livre en mes mains, j'écris l'odeur du café et l'amertume sucrée sur la langue. Je déroule mes doigts à ta peau, doucement - ne pas effrayer le frisson soudain - je laisse la trace fugitive d'un mot d'amour en ta paume pour que tu laisses s'envoler le petit mot aimant au gré des paysages et que je le rattrape à ta main qui, soudain, reprend la mienne, le doux, le puissant de 2 mains qui s'aiment...
Dans ma mémoire maison je marche doucement et j'écoute les murs... Il faut entendre. Il faut entendre car, bientôt, mes yeux seront aveugles et ne me resteront que les murmures.
La mémoire se fait soudain sons... Les sons touchers, les sons rires, les sons soupirs, les sons silences, les sons aimer, les sons mots et les sons peau...
Je te regarde dormir dans ma mémoire maison, je te sens de tous mes regards amants, j'en fais des mots à poser à ta bouche pour qu'un jour tu te souviennes que tu es poésies et qu'il suffit de s'aimer pour libérer la beauté en nous. Je te regarde dormir. Le monde a retrouvé son axe dans les grandes ondes de mon coeur. Mouvances et ta respiration apaisée. Et moi qui dénoue la statue de pierre, moi qui apprend qu'un homme endormi dans le calme d'une après midi douce m'est port, abri, tendresse, lien, ancre, charnel, vivant, si vivant derrière ses yeux fermés et dans le battement lent de sa respiration.
Je te regarde dormir. Ma mémoire maison est voilier dans l'immensité d'un homme et d'une femme qui s'aiment. Autour de nous la mer. Nous sommes alors devenus phare, ce phare qui nous attendait depuis tant de temps, qui a regardé l'horizon sans faiblir, défiant tempêtes et nuages, pour que nous trouvions le chemin de lui et nous rende à nous, à l'autre. Nous sommes devenus ce phare et sa lumière. Ce phare qui m'a appelée depuis tellement et tellement, tant et tant et que je cherchais à travers les histoires de mer que j'écoutais alors... J'étais en route vers lui et vers toi. Pour ma mémoire maison, pour qu'une histoire d'amour redevienne vie et vérité.
Je te regarde dormir et ta femme du bout du monde respire soudain femme ancrée.
Je deviens immobilité. Enfin. Enfin... Je suis en vie et tu es là.
Dehors, dedans.... Et nous... Une femme et son homme.
Je t'aime.
MMDERWICH
dimanche 10 mars 2019
Dérives...
Pour t'aimer
je dépouille ma peau
mon visage et ma bouche et mes mains
j'effeuille mes yeux, aveugle pour te voir
je rends l'eau aux sables
je tords les temps
la fin est commencement
temps du rien
temps du tout
temps mon homme
le commencement est perpétuité
Je redeviens jeune fille
khôl, parfums, soie, jambes, flancs, seins, odeurs
Je suis fière, je suis la pluie, je suis bateau
Je suis métisse ta peau, je suis métisse ton corps
Je tresse mes désirs, je tresse l'amour
en cheveux étalés sur une lettre infinie
Je lave mon sang
je quitte mon père
je deviens mes mères et les mères de mes mères
je suis la note sur une corde
tribu perdue, la voix du poète
soleil blanc, soleil ta bouche
soleil mon amour
Pour t'aimer
j'invente une terre, îles mers, îles dunes
je dépose mes fatigues
Je suis cette femme qui court
bras ouverts sur les larges
Elle court pour t'aimer
avant la fin des jours
avant la mort des étoiles
soleil rouge, soleil noir
verticale de mon ventre
ombre de ta silhouette
l'ombre de l'ombre
l'ombre et la lumière
après les vents
ta voix
brûlures, béances
morceaux de moi
dérive des mots
folie sagesse
mon amour, mon amour
je suis celle-là et celle-ci
mon amour, mon amour
Pour t'aimer
je m'éveille nom
nom tes mains, nom ton rire
nom de moi
Je t'écris
Mariem mint DERWICH
Reprendre ma lettre d'un bord de moi, d'un bord de nous, dans la tendresse paresseuse d'une fin d'après midi.
La reprendre pour qu'une mémoire se fasse lumières. Raconter la douleur du vide mais aussi la plénitude du sentiment amoureux. Raconter que je t'aime. Même dans cette petite fissure en moi.
Écrire parce que nous sommes aussi écriture, une femme et son homme dessinés à l'infini des mots et de la poésie.
Repartir sur le chemin de l'absence présence, dans ce qui bouge en moi. Dans ce toi qui m'habite.
Redire ma prière amante.
Pour tes yeux posés dessus, pour mes doigts qu'ils effleurent. T'aimer ainsi. Comme je t'aime depuis tant de temps, familiarité amoureuse. Je t'aime.
Briser le manque. Je t'aime dans ce manque, même si cela me fait mal. Je t'aime même quand je ressens parfois de la colère envers toi.
T'aimer aussi dans l'impatience.
Je t'aime. En tant qu'homme mien, gardienne de nous, gardienne de ce qui fut et de ce qui est.
Peut être te rendre aux rêves. À toi.
Homme mien.
Mariem mint DERWICH
La reprendre pour qu'une mémoire se fasse lumières. Raconter la douleur du vide mais aussi la plénitude du sentiment amoureux. Raconter que je t'aime. Même dans cette petite fissure en moi.
Écrire parce que nous sommes aussi écriture, une femme et son homme dessinés à l'infini des mots et de la poésie.
Repartir sur le chemin de l'absence présence, dans ce qui bouge en moi. Dans ce toi qui m'habite.
Redire ma prière amante.
Pour tes yeux posés dessus, pour mes doigts qu'ils effleurent. T'aimer ainsi. Comme je t'aime depuis tant de temps, familiarité amoureuse. Je t'aime.
Briser le manque. Je t'aime dans ce manque, même si cela me fait mal. Je t'aime même quand je ressens parfois de la colère envers toi.
T'aimer aussi dans l'impatience.
Je t'aime. En tant qu'homme mien, gardienne de nous, gardienne de ce qui fut et de ce qui est.
Peut être te rendre aux rêves. À toi.
Homme mien.
Mariem mint DERWICH
La baleine bleue...
Une petite fille murmure à une femme
les contes de la baleine bleue
contes des infantes perdues
poétique des profondeurs marines
phares du bord du monde
les étoiles inversées
les jambes qui battent les aubes crépuscules
et les mains prières amantes
Elle chuchote qu'il faut laisser le ciel aux goélands
les bateaux aux marées
les corps aux vents qui battent les côtes
les yeux aux coeurs
le bleu à la baleine qui trame la mer
une femme à un homme
- ma bouche au creux de ta main -
Le monde déborde en des lointains
À un chemin de landes et de voiles
une femme écrit sur un corps
bouts de bois assemblés
lettres tremblantes
à l'épaule caresser l'alphabet
le mot d'amour
et le chant de la baleine bleue
- je marche -
Je marche pour qu'un phare vive
- je marche -
Nomade du bout du monde
j'encre mon regard à l'horizon
j'ancre mon regard à la mémoire
pour que la baleine bleue
en ses voyages lointains
dessine tous les bleus des notes amoureuses
les bleus indigos
les bleus de l'eau
pour qu'une baleine bleue dépose en l'homme
du bout du monde
la lettre d'une amante
la lettre bleue
- un phare m'attend, gardien de l'éphémère -
Nous sommes...
Mariem mint DERWICH
jeudi 28 février 2019
Conte d'une nuit bleue...
Le soleil se couche
la nuit s'en vient
là où ta voix
lie la bruyère et l'eau
ma peau et le vent
le bleu et le blanc
la roche et l'algue
tes yeux à mes mains
ma bouche à la musique
et mon corps devenu voiles
Simplicité du mot
et toi qui dors dans le soleil
- l'herbe voyage
dans le sel de la mer -
Un seul murmure
ma maison bruisse
pas et bois et étoiles
elle attend
le mot, le mot
le bleu du mot
et l'odeur du café le matin
Tu déposes ton iris en un livre
- le chat est entré
tu ne l'as pas vu -
mot, mot
mot bleu
Sur le seuil de ma mémoire
une valise se referme
habits éparpillés
je suis le chemin de sable
il mène à ton sommeil
petit poucet
- petit poucet mon coeur -
le bleu du mot
le bleu de la mer
je pose à ton front
les lettres de mon nom
je sème
une virgule, un point, une parenthèse
un parfum
une nuit sur ton épaule
allongée
et le bleu du mot
le bleu de toi
Tu soupires en ta nuit
une lumière balbutie
des histoires de bateaux
- je t'écoute, je t'écoute,
en mes doigts sur ta peau je t'écoute -
Tu soupires en ta nuit
enfant, homme
bleu de moi
bleu de nous
effeuillé en un conte pour partir
N'ouvre pas les yeux
garde moi derrière tes paupières
sur le seuil de ma mémoire
dans le bleu de là bas
le bleu de là bas
Les choses retrouvent leur place
bleu de nuit
bleu de ciel
et je navigue sur tes paupières
- Je suis là -
Mariem mint DERWICH
mardi 26 février 2019
Diagonale du silence
Diagonale du silence
Juste le vent
juste le...
Diagonale du silence
qu'ai-je donc à courir dans la rue
à demander aux passants
M'avez-vous vue?
Diagonale du silence
Une femme a perdu son nom
ce petit nom
ce petit nom qu'elle avait sorti de sa valise
M'avez-vous vue?
Diagonale du silence
Juste le vent
juste le...
Une femme enroulée dans un lit d'hôpital
elle attend
Diagonale du silence
absence
absence
Une femme a crié
tant crié
lit de misère
vent de sable
M'avez-vous vue?
Diagonale du silence
silence
silence
Juste le vent
juste le...
Elle a fermé les yeux
si fort qu'ils se sont ouverts
Nuit
lumières
nuit
nuit
nuit
Il n'y avait personne
Diagonale du silence
verticale
horizontale
son nom
le mim du début
le mim de la fin,
Entre
rien
M'avez-vous vue?
Mariem mint DERWICH
Juste le vent
juste le...
Diagonale du silence
qu'ai-je donc à courir dans la rue
à demander aux passants
M'avez-vous vue?
Diagonale du silence
Une femme a perdu son nom
ce petit nom
ce petit nom qu'elle avait sorti de sa valise
M'avez-vous vue?
Diagonale du silence
Juste le vent
juste le...
Une femme enroulée dans un lit d'hôpital
elle attend
Diagonale du silence
absence
absence
Une femme a crié
tant crié
lit de misère
vent de sable
M'avez-vous vue?
Diagonale du silence
silence
silence
Juste le vent
juste le...
Elle a fermé les yeux
si fort qu'ils se sont ouverts
Nuit
lumières
nuit
nuit
nuit
Il n'y avait personne
Diagonale du silence
verticale
horizontale
son nom
le mim du début
le mim de la fin,
Entre
rien
M'avez-vous vue?
Mariem mint DERWICH
jeudi 21 février 2019
Grands larges
Marin des étoiles
as-tu bu la neige blanche et la neige noire
celle du début du jour
et celle du milieu du ciel de nuit?
la mer, la mer
Aux vents des larges
un homme rêve
je rêve aussi
Marin du bout du monde
un homme tient l'horizon encagé en ses yeux
marin des étoiles, marin de la nuit
voile, voiles
Marin homme fils de l'homme
sur la terre de roches et de sel
as-tu endormi une femme
dans le silence blanc de l'appel de l'eau?
la mer, la mer,
Marin des marées
donne moi l'étoile de mer
pour la rose des sables
donne moi, marin,
et le bois et les bouts
et les phares
et les oiseaux
et les nuages
et la mer soudain pluies
La mer, la mer,
pour un homme qui dort
son rêve de lointains
enroulé en ses yeux de brume
Rêve marin, rêve
dans l'opaline d'une nuit
Un homme rêve dans le sommeil d'une femme
endormie au bout d'un quai
Elle est gardienne des horizons
Là bas un marin des étoiles dort
dans le souvenir de l'eau contre la coque
et du sel sur les lèvres
Il dort
Je ferme les yeux pour qu'à ma nuit
un homme s'éveille et arpente mes rêves
J'y ai déposé le frisson de l'eau, du vent, de l'aile d'un oiseau
sur le ciel découpée
Et je lui dis :
marin au milieu des étoiles
va chercher ton nom perdu et mon nom éparpillé
homme des larges
va
va pour qu'une femme referme ses bras
et allume un phare à la fin de la terre
Tu as mon sommeil et toutes mes nuits
pour naviguer encore
encore
encore
Grands larges...
Mariem mint DERWICH
as-tu bu la neige blanche et la neige noire
celle du début du jour
et celle du milieu du ciel de nuit?
la mer, la mer
Aux vents des larges
un homme rêve
je rêve aussi
Marin du bout du monde
un homme tient l'horizon encagé en ses yeux
marin des étoiles, marin de la nuit
voile, voiles
Marin homme fils de l'homme
sur la terre de roches et de sel
as-tu endormi une femme
dans le silence blanc de l'appel de l'eau?
la mer, la mer,
Marin des marées
donne moi l'étoile de mer
pour la rose des sables
donne moi, marin,
et le bois et les bouts
et les phares
et les oiseaux
et les nuages
et la mer soudain pluies
La mer, la mer,
pour un homme qui dort
son rêve de lointains
enroulé en ses yeux de brume
Rêve marin, rêve
dans l'opaline d'une nuit
Un homme rêve dans le sommeil d'une femme
endormie au bout d'un quai
Elle est gardienne des horizons
Là bas un marin des étoiles dort
dans le souvenir de l'eau contre la coque
et du sel sur les lèvres
Il dort
Je ferme les yeux pour qu'à ma nuit
un homme s'éveille et arpente mes rêves
J'y ai déposé le frisson de l'eau, du vent, de l'aile d'un oiseau
sur le ciel découpée
Et je lui dis :
marin au milieu des étoiles
va chercher ton nom perdu et mon nom éparpillé
homme des larges
va
va pour qu'une femme referme ses bras
et allume un phare à la fin de la terre
Tu as mon sommeil et toutes mes nuits
pour naviguer encore
encore
encore
Grands larges...
Mariem mint DERWICH
samedi 9 février 2019
La première fois...
Là bas... il y eut le premier réveil à l'heure où le ciel s'allume doucement au dessus d'une maison endormie. Entendre les cris des oiseaux, notes criardes après la ouate d'un sommeil bercé par la lumière d'un phare des confins, faisceau battant mes paupières... Nuit écoute, nuit apprentissage. Le bréviaire des sons d'une terre inconnue, l'émerveillement en cette nuit qui ouvre les fenêtres, fait de la chambre un bateau allongé entre ciel étoilé et monde qui murmure sa langue de l'obscurité. Et, toujours, ce grondement lointain, ce battement sourd qui dit la mer.
L'étrangeté de cette nuit que le jour a mis du temps à accepter... Là bas et ses jours d'été qui traînent, paresse du départ.
Sortir... Sensations pures dans la douceur d'un réveil engourdi : le vent si léger, vent métis, fils du Nord et de l'Ouest, l'humide sur la peau, le sel en odeur particulière, un peu acide, comme une gourmandise. Un soleil qui se fait étoile, nébuleuse rouge, voie lactée de feu... La peau en frissons : c'est beau la rencontre avec une terre de la fin de la terre, une frontière abolie. C'est le retour à l'avant de l'avant, l'instant étincelle, entre brume dentelle et le ciel qui s'embrase de pourpre, entre la dernière étoile et le bleu qui s'en vient... entre le cocon d'une maison blanche endormie et ce qui vient, ce qui nait, ce qui bat...
Ouvrir le chemin vert pour la première fois, tatouer les traces des pas dans ces herbes alourdies par la rosée, le mouillé sur les chevilles, le pointu, le lourd de la terre emplie d'eau et, là bas, le bruit lent et lourd de la mer...
Là bas... il y a un phare. Un phare que je dois rencontrer seule, en cette heure de création du monde.
Rédemption.
Rédemption.
J'ai marché des milliers d'années pour atteindre ce phare. Pour cet instant immobile fait de sons, d'odeurs d'eaux salées, de marées, d'algues, de mouillé, de doux, de pierres, de contes, de nuages éparses qui s'accrochent à des îles, de maisons aux toits noirs allongées sur la côte, de vent discret que l'on ne voit qu'avec la peau et le frissonné dans les cheveux...
J'ai marché des milliers d'années pour ce bout de la terre.
Je pleure. Je suis face au phare. Je suis arrivée. Je pleure.
Il est mes histoires et mes ancêtres : minaret, cathédrale. Une prière lancée au large pour que les nomades de la mer y accrochent l'étoile des voyages et des retours, le souvenir de la chaleur d'une maison, d'une tente...
Déposer ses racines. Enfin.
Nomade. Phare. Mer. Eau. Feu. Bateaux. Port.
Rédemption.
Là bas...
Et, dans ma mémoire, l'infini de ce premier matin à la rencontre d'un phare de la fin de la terre dans la splendeur d'un soleil levant...
Là bas...
Mariem mint DERWICH
L'étrangeté de cette nuit que le jour a mis du temps à accepter... Là bas et ses jours d'été qui traînent, paresse du départ.
Sortir... Sensations pures dans la douceur d'un réveil engourdi : le vent si léger, vent métis, fils du Nord et de l'Ouest, l'humide sur la peau, le sel en odeur particulière, un peu acide, comme une gourmandise. Un soleil qui se fait étoile, nébuleuse rouge, voie lactée de feu... La peau en frissons : c'est beau la rencontre avec une terre de la fin de la terre, une frontière abolie. C'est le retour à l'avant de l'avant, l'instant étincelle, entre brume dentelle et le ciel qui s'embrase de pourpre, entre la dernière étoile et le bleu qui s'en vient... entre le cocon d'une maison blanche endormie et ce qui vient, ce qui nait, ce qui bat...
Ouvrir le chemin vert pour la première fois, tatouer les traces des pas dans ces herbes alourdies par la rosée, le mouillé sur les chevilles, le pointu, le lourd de la terre emplie d'eau et, là bas, le bruit lent et lourd de la mer...
Là bas... il y a un phare. Un phare que je dois rencontrer seule, en cette heure de création du monde.
Rédemption.
Rédemption.
J'ai marché des milliers d'années pour atteindre ce phare. Pour cet instant immobile fait de sons, d'odeurs d'eaux salées, de marées, d'algues, de mouillé, de doux, de pierres, de contes, de nuages éparses qui s'accrochent à des îles, de maisons aux toits noirs allongées sur la côte, de vent discret que l'on ne voit qu'avec la peau et le frissonné dans les cheveux...
J'ai marché des milliers d'années pour ce bout de la terre.
Je pleure. Je suis face au phare. Je suis arrivée. Je pleure.
Il est mes histoires et mes ancêtres : minaret, cathédrale. Une prière lancée au large pour que les nomades de la mer y accrochent l'étoile des voyages et des retours, le souvenir de la chaleur d'une maison, d'une tente...
Déposer ses racines. Enfin.
Nomade. Phare. Mer. Eau. Feu. Bateaux. Port.
Rédemption.
Là bas...
Et, dans ma mémoire, l'infini de ce premier matin à la rencontre d'un phare de la fin de la terre dans la splendeur d'un soleil levant...
Là bas...
Mariem mint DERWICH
jeudi 7 février 2019
Là bas la mer...
Là bas...
C'est beau la mer; c'est un destin liquide, le rappel du ventre maternel, du premier frisson de vie, l'instant où tout se crée, ce hoquet fulgurant, presque douloureux, le cordon ombilical de l'histoire de l'homme.
À la puissance, à l'absolu de l'eau la terre s'efforce d'opposer l'immobile, l'encadré de paysages noyés de regrets, la lourdeur familière de la boue sous les pieds, la sacralité des cathédrales, phares de terre qui répondent aux phares de mer, l'élan vers les nuages, doigts de pierres, mains de pierres, toits de pierres... Et les calvaires croisés lors de balades comme paroles liens entre l'eau et la terre, le mouvant et le dur, le façonné, l'âpreté des rochers et l'écume, l'homme et la femme, masculin femelle, femelle masculin. Le masculin du maçon et le féminin de la parole des prières. La douleur est femelle en ces terres mers, en ces continents métis où les noms de ceux qui ont disparu ont brodé une mémoire du bout du monde. La douleur est si femelle : elle parle aux hommes, dans la nuit infinie des prières de celles qui restent à quai, gardiennes de terres, calvaires de veuves, lampes dans la nuit, ex voto amoureux... Il faut du féminin pour garder en vie...
Aux mers il faut des fins de terres. Des fins du monde de l'homme, des fins de l'homme. Il faut recevoir les abysses et les marées pour rendre leur fragilité aux choses de l'esprit, leur éphémère, l'essentiel enfin, le silence. Recevoir ces terres d'eaux, en boire le salé, le piquant, le vent et la houle, les grands marnages et le varech, le goémon et les petits peuples qui tapissent les déserts sous l'eau, les oiseaux, le bois des coques et le chant des cordages.
Recevoir encore et encore l'émerveillement d'une avancée rocheuse dans l'eau qui gronde en vagues et ressacs absolus, noyer, se noyer, dans le battement contre la roche, l'appel des fonds... Oser lever le regard et empoigner un horizon soudain si immense qu'il devient univers, planètes étranges, silences bruyants des étoiles mortes, anneaux et abandons...
Ouvrir une île dans le lointain - et les histoires des livres de l'enfance qui deviennent tableaux vivants, sortis des secrets sous les draps - ouvrir une île et la mer se fait féminine. Masculin féminin. Féminin masculin.
Là bas...
Là bas la mer...
Là bas...
Et un phare pour que les nuits ne soient pas qu'obscurité et peurs de l'homme dans le noir. Un phare pour que la mer écrive, enfin, les histoires vues de l'eau.
Un phare...
Là bas...Lumières....
Mariem mint Derwich
C'est beau la mer; c'est un destin liquide, le rappel du ventre maternel, du premier frisson de vie, l'instant où tout se crée, ce hoquet fulgurant, presque douloureux, le cordon ombilical de l'histoire de l'homme.
À la puissance, à l'absolu de l'eau la terre s'efforce d'opposer l'immobile, l'encadré de paysages noyés de regrets, la lourdeur familière de la boue sous les pieds, la sacralité des cathédrales, phares de terre qui répondent aux phares de mer, l'élan vers les nuages, doigts de pierres, mains de pierres, toits de pierres... Et les calvaires croisés lors de balades comme paroles liens entre l'eau et la terre, le mouvant et le dur, le façonné, l'âpreté des rochers et l'écume, l'homme et la femme, masculin femelle, femelle masculin. Le masculin du maçon et le féminin de la parole des prières. La douleur est femelle en ces terres mers, en ces continents métis où les noms de ceux qui ont disparu ont brodé une mémoire du bout du monde. La douleur est si femelle : elle parle aux hommes, dans la nuit infinie des prières de celles qui restent à quai, gardiennes de terres, calvaires de veuves, lampes dans la nuit, ex voto amoureux... Il faut du féminin pour garder en vie...
Aux mers il faut des fins de terres. Des fins du monde de l'homme, des fins de l'homme. Il faut recevoir les abysses et les marées pour rendre leur fragilité aux choses de l'esprit, leur éphémère, l'essentiel enfin, le silence. Recevoir ces terres d'eaux, en boire le salé, le piquant, le vent et la houle, les grands marnages et le varech, le goémon et les petits peuples qui tapissent les déserts sous l'eau, les oiseaux, le bois des coques et le chant des cordages.
Recevoir encore et encore l'émerveillement d'une avancée rocheuse dans l'eau qui gronde en vagues et ressacs absolus, noyer, se noyer, dans le battement contre la roche, l'appel des fonds... Oser lever le regard et empoigner un horizon soudain si immense qu'il devient univers, planètes étranges, silences bruyants des étoiles mortes, anneaux et abandons...
Ouvrir une île dans le lointain - et les histoires des livres de l'enfance qui deviennent tableaux vivants, sortis des secrets sous les draps - ouvrir une île et la mer se fait féminine. Masculin féminin. Féminin masculin.
Là bas...
Là bas la mer...
Là bas...
Et un phare pour que les nuits ne soient pas qu'obscurité et peurs de l'homme dans le noir. Un phare pour que la mer écrive, enfin, les histoires vues de l'eau.
Un phare...
Là bas...Lumières....
Mariem mint Derwich
samedi 5 janvier 2019
Route...
Te souviens-tu du ventre de ta mère?
Et te souviens-tu du nom de ton père?
Je fus déposée à la dune
pour enjamber mon ombre
j'ai quitté un départ
comment quitte t'on un départ, dis moi?
Dis moi...
Oui, dis moi, dis moi toi l'oiseau
toi l'oiseau de feu qui a annoncé ma naissance
Dis moi...
Comment quitte t'on un départ?
Te souviens-tu du ventre de ta mère?
Et du nom de tes ancêtres?
Dis moi...
J'ai étalé mon corps expulsé
oasis après oasis
après mon ombre
au-delà de ma silhouette perdue
Dis moi...
Comment quitte t'on un départ?
Quelle route entre une arrivée et un départ?
Te souviens-tu du ventre de ma mère?
et du nom de mon père?
Et de mon prénom, oiseau de ciel, oiseau de pierres,
Dis moi...
Comment quitte t'on un départ?
Je marche, je marche
je cherche le ventre de ma mère
le nom de mon père
Comment quitte t'on un départ?
Dis moi, dis moi...
Mariem mint DERWICH
(Photo : anonyme)
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