mardi 7 décembre 2021

Fleur de sel

À la fleur de sel de la peau,

la pierre des chemins.

Parcourir le torrent

là où la route se termine


Et le ciel qui devient pourpre


La douleur est une grande marée

qui attache les histoires,

trame des algues à la lisière du faisceau

qui balaie la mer et la mémoire.


J'ai marché le long de l'abime

dans le feulement des vagues

J'ai cru voir

J'ai cru voir

J'ai cru voir


Accrocher ses yeux

et la mer autour

tout autour

dans les sillons du visage


C'est ainsi que le corps se dénoue bateau

pour les larges

et les routes

et les grands ressacs


J'ai vu des hommes partir

et des femmes revenir

au long des sables,

y écrire des pointillés


Et l'infinie virgule,

dans le miroir d'une histoire

murmurée la nuit,

l'infinie virgule

a arrêté l'horloge

avant mes mains

avant mon coeur 


J'ai vu le tout dedans

et j'ai donné ma parole

en échange de la mer

pour que mon sommeil

enfin

ne soit que la carte de mes vies inventées.


Mariem Mint DERWICH