dimanche 17 mars 2019

La première nuit du monde...

Une musique pour les nuages
et une musique pour le ciel
une musique pour la femme
une musique pour l'homme
une portée qui s'écrit soudain plurielle

L'heure des oiseaux qui rejoignent la mer
le vent salé
le mouillé sur la peau
la première étoile
la première nuit
la dernière nuit

Un phare s'éveille

Mouvement de la vague qui monte
marées
forêts marines

Et une prière pour l'horizon qui s'habille de pourpre

Une main immense posée sur mes yeux
une voix qui s'enroue dans une note
le bout du monde gouté à une bouche
l'argent d'une étoile

L'heure muette du vol de ceux qui sont libres
l'heure marine
l'heure des terres et des ports
l'heure sans temps

Un silence prend la couleur des histoires du fond de la mer
La nuit balbutie le battement de coeur d'un phare

Pénombre vivante
mes yeux battent la mesure de l'instant qui s'est arrêté
ils écrivent les mots et la musique

Un homme s'est endormi
il rêve qu'il vole
il rêve une voile si infinie qu'il ne reviendrait plus de derrière l'horizon
arpenteur et homme debout
il rêve pour que ma main se pose à sa respiration

Un phare danse une nuit, le présent et l'éternité
il n'a pas de passé
il ne bat que de l'avenir de la seconde qui s'en vient
l'homme de la mer ne vit pas l'avant
il est né pour la seconde contenue dans la seconde

L'heure intime
Grands larges
temps muet
temps du voyage
temps de l'épure
Le chant de la mer a effacé l'horloge

Un homme et une femme dorment

C'est la première nuit du monde.

Mariem mint DERWICH




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