mercredi 5 octobre 2016

Ne pas dire, ne pas écrire, écrire....

Y-aurait-il une écriture des impossibles? une langue qui ne soit pas langage  mais symboles? Quelque chose qui ne commencerait pas et qui ne finirait pas, juste un entre-deux, un moment fugace où le multiple redeviendrait unité...
Ancrage d'une syllabe muette, onde d'une apostrophe, musique d'une majuscule, délié d'un point d'interrogation...tout un monde de symboles sans qu'il y ait forcément sens mais qui donnerait à ce qui court sous la peau l'apparence du vivant.
Il faudrait écrire et brûler aussitôt les mots. Et recommencer, recommencer, arpenter l'univers fait page blanche, aller encore plus loin, tellement loin qu'arriverait enfin l'évaporation de soi...
De mots à mots, jamais prendre, jamais tenir, mais donner un souffle à ce qui monte de cet espace liquide que nous sommes, ce lieu d'eaux et de profondeurs, ce lieu matrice où tout se crée, se dé crée, se recrée, infiniment....
Fouiller dans les algues, descendre, descendre... Sans langue, sans paroles, sans langage. juste ce scintillement fugace. Ne pas dire, ne pas écrire, écrire...
Une vie d'écriture sans écriture et, à la fin, retrouver sa parole, juste pour le dernier mot, celui qui mûrit en nous toute notre vie , que nous ne percevons pas ou si peu, écho lointain d'une peur, d'un amour, d'un instant...Ouvrir la bouche sur ce mot ultime et fermer les yeux....

Mariem mint DERWICH

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire