mercredi 2 novembre 2016

L'éphémère et la silhouette













Je te danserai l'éphémère sur la dune endormi
l'imperceptible de la trace
le vent qui efface, caresse chuchotée,
les notes envolées, fugitives des histoires d'antan

Je te danserai la lumière de la lune
la silhouette tremblotante
au feu assoupie,
ce que murmure l'homme quand il rêve

Je te danserai les palmiers au ciel découpés
le nuage dans le regard des bergers,
les gestes esquissés et qui s'en sont allés,
la paume au sol posée, disparue

Je te danserai l'entre souffle,
les crépuscules, l'instant parfait,
la plénitude d'ici
quand d'autres parlent de demain

Je te danserai l'ailleurs, l'horizon en renaissances,
le lieu secret de l'homme qui s'expire,
il y aura cet à peine visible,
silences

Je te danserai les pistes et les déserts,
un mot balbutié sur la paupière de la nuit,
que tout s'enfuit, que tout reste,
qu'il n'est de battement que celui que l'on porte

Je te danserai la flamboyance de la mer,
la goutte d'eau puisée,
la vague qui fait les mondes,
l'empreinte de ton pied sur le sable mouillé

Je te danserai les brumes qui rendent aux yeux la fulgurance,
le silence des choses, les chants des mondes,
les animaux de l'aube et les premiers frissons,
la beauté de ce qui est et la silhouette tremblée de toi homme

Je te danserai les couleurs mises aux à peine rencontrés,
les livres que l'on n'écrira jamais,
la poésie enfermée dans la main,
les mots et les oiseaux, la trace et le rien

Et, au milieu de la nuit du monde,
l'heure bleue, celle des hommes enroulés en prières,
l'immensité de ce qui s'écoute,

Je te danserai l'éphémère et la silhouette....

Mariem mint DERWICH

(Artiste Hengki Koentjoro)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire