Où vont les larmes que l'on ne verse pas?
Celles que l'on encage sur le temps
celles que l'on suspend sur la corde à linge de la parole perdue...
Où vont-elles ces larmes?
Elles viennent du début de la route...
du monde à l'envers, du monde à l'endroit
de la blessure de la terre, du limon qui est chair du coeur.
Elles sont le chemin inversé, l'aride, la mer vidée de ses marées
Où vont les larmes que l'on ne verse pas?
Voyagent-elles, usées par les barreaux,
dans d'autres yeux, sur d'autres joues?
Voyagent-elles en nous, malgré nous, envers nous, contre nous?
Où vont les larmes silencieuses
et les cris
et la plainte
l'absurde et le doux?
Les larmes s'étouffent de pleurer
dans le silence
le grand silence
l'immense silence
le silence des pierres
le bleu des cachets et de l'insomnie
Où vont les larmes que l'on ne verse pas?
Au bout de la larme qui ne se pleure pas
un corps... un désert, un cactus qui se rêve cascade liquide
un corps...
Mariem mint DERWICH
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