mardi 18 octobre 2011

"Dis moi s'il pense à moi..."



En amour, chez nous, rien ou presque ne se fait sans le divinatoire, Leghzana ou Tiédé, sable ou cauris...tout est bon pour se rassurer : m'aime t'il, m'aime t'elle? Sera t'il à moi, sera t'elle à moi?

L'affaire se corse quand les amours sont illégitimes...

Les angoisses des désirs amoureux sont telles que les amoureux cherchent partout les mots qui les rassureraient, ceux qui les feraient vivre. L'envie d'amour contre les barreaux des solitudes.

Combien de femmes se sont elles recroquevillées devant celle qui "lit", celle qui sait, celle qui peut et, surtout, celle qui apaise ? Combien, noyées dans les larmes intérieures, ont fait semblant que tout allait bien et se sont offertes à la "tiédeuse", comme on s'offre à l'inconnu, espérant les mots qui donnent l'espoir et le désir de se lever le matin.

L'inconstance de nos sociétés, en matière amoureuse, génére les angoisses. L'inconstance de nos hommes génére nos angoisses féminines.

Nos femmes ont peur, toute leur vie. Profondément peur. Meurtries par les désirs et les doutes. Satellites de leurs amours elles tremblent, à chaque instant, imaginant des perfidies, des trahisons, des "couchages" ailleurs.

Certaines ferment les yeux, sauvegardant ainsi une tranquillité qui n'est qu'apparence. D'autres cherchent des "maraboutages" tous plus farfelus les uns que les autres, ouvrant la chasse aux cheveux, aux fils d'un habit de l'aimé, aux rognures d'ongles....

"Marabout Marabout, dis moi que je suis la plus belle"....

D'autres se confient à celles qui lisent l'avenir, pathétiques dans leurs demandes de réconfort.

Brûlent leurs yeux dans la rondeur des cauris, ces coquillages si ...sexuels dans leurs formes.

S'enfantent de nouveau femme d'un homme aimant.

L'amour comme une bataille perpétuelle, un pugilat des sentiments amoureux, une confrontation.

L'amour comme un champ de bataille, avec ses faits d'armes, ses bravoures, ses trahisons, ses ennemis, ses morts, ses prisonniers. Des vainqueurs et des vaincus.

Du sang et des larmes. Des armistices fragiles et des souffrances psychologiques terribles...

Avec, tout au bout de cette vie de questionnements, la déconstruction de soi, de son image.

"Tiédeuse, tiédeuse, dis moi s'il pense à moi..."

L'avenir deviné comme palliatif aux déclarations amoureuses et à la fidélité...

Salomé















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