mercredi 27 janvier 2016

Mon pays est là où tu es...

Quand, au bout des doigts, s'inscrit la mémoire,
et que s'en viennent les gestes
j'écris la peau en partage

Dans la chanson de l'homme à mon cou endormi,
gestes furtifs d'un poème qui s'ébauche,
j'entends le vent raconter l'étoile


Et sur les paupières, je dis les mots qui naissent


A la porte de cette vie, poser ses riens, semer les pas du voyage,
enfermer mon visage au miroir de ton épaule,
entendre le souffle et m'endormir

Compter les mots qui jouent, les regarder vivre au pli de ta bouche,
devenir syllabes et accents, chatouiller les lettres,
et dans tes yeux devenir alphabet

Dans l'instant en mes mains prisonnier, je dis la lumière

C'est dans la vibration d'une rencontre que l'absence devient conte,
présence fragile à la bordure de mes prières,
et toi...

Il est des aurores à traverser, des enfants à faire naître,
ces enfants mots, ces enfants fantômes, ces enfants qui colorient le ciel,
il est des jours et des vies, petits points posés sur une espérance

Quand tu dis l'amour, je raconte ce qui vient

Au bout de nous murmurent les ailleurs, les pages à écrire,
le monde à reconstruire,
abysse lointain de ce qui se dresse à l'horizon des yeux amoureux

Dans ta main poser mes mots, graver la femme et l'espace magique
de ceux qui aiment à dépasser le ciel,
dire, dire jusqu'à la déraison que la vie s'en vient, au détour du manque

Quand tu dis l'amour, je raconte les silences, les paroles chuchotées

Grandir, grandir, empoigner les nuages, broder aux troncs des arbres,
danser, pieds, notes, musiques
mes cheveux dans ta paume déployés

Revenir des lointains, recevoir un regard, se dépouiller de tout,
ouvrir les bras, prendre en offrande la seconde fragile
qui dit que mon pays est là où tu es

Il est une lumière, posée à l'orée de ma langue, solitude devenue multitude

Dans la respiration du temps retrouvé, j'ai ta main en éternité...

Mariem mint DERWICH

( Leïla et Majnoun. Artiste : Hakim ( Boukhara) )















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