lundi 4 avril 2011

Femme, péché originel...


Le limogeage de Naha Mint Mouknass est révélateur de toutes les hypocrisies véhiculées par nos sociétés. Voilà la MAEC débarquée et déjà, la meute des bien pensants déchirent à pleines dents la vie d'une femme, femme célèbre, femme de tête, femme de caractère. Ici et là, et surtout sur le net, rumeurs et ragots sont devenus la seule tentative d'explication à un limogeage pour les raisons duquel nous n'avons aucune explication officielle. Le tort, dans cette curée impitoyable, n'est pas la manière de mener notre diplomatie, ne sont pas les errements apparents d'une politique extérieure peu claire. Non, le tort de Naha mint Mouknass est, selon la rumeur, d'être femme. Faute impardonnable n'est ce pas? Là où on s'interroge sur le limogeage, nous sont envoyés en pleine figure les supposées frasques amoureuses de l'ex chef de la diplomatie. Tout est crachats. Tout est injures. Certains n'hésitent même pas à parler de Naha comme étant quasiment la putain de la République. Les salons se sont enflammés : mélange de vie privée et de vie publique, amants célèbres supposés, etc.. Demande t on à nos politiciens des comptes sur leur vie amoureuse? Leur demande t on des comptes sur leurs maîtresses, leurs illégitimes? Leur demande t on des comptes sur les matelas sur lesquels ils se vautrent? Jamais car dans nos sociétés être homme permet tout et même plus. Être homme est un passeport pour tous les libertinages et les jeux. Être homme dédouane des soupçons. Il est tellement admis que nos hommes peuvent tout du moment qu'ils sauvegardent les apparences que le papillonnage est devenue une institution. Et être femme est une croix à porter. Apparemment nous portons imprimées sur nous une sorte de tache, de péché originel, qui fait de nous des "impures" quoique nous fassions. Pour nos salafistes nous sommes le diable incarné, portant quand même ( il faut bien parfois accorder quelque crédit à certaines femmes "sacrées") des jugements plus cléments sur leurs mamans, celles ci incarnant le Bien, face au Mal dont toutes les autres femmes seraient porteuses. Être femme et politique c'est faire deux fois plus d'efforts que les hommes. Nos mœurs d'hypocrites exigent qu'une femme politique soit un être asexué, sans cœur. Ce dernier est réservé aux mâles. le sexe idem. Quelle pitié que cette société qui ne marche qu'à coup de clichés! Salomé.

1 commentaire:

  1. En France c'est pareil!! Même si les français se disent plus "libres", la réputation et l'honneur de la femme n'ont pas changés, ils sont encore liés à son sexe.
    Un homme tel JSK est considéré comme un tombeur, un étalon, et même par un de mes collègue comme "son mentor"!! J'hallucine!

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