mardi 12 avril 2011


Jamais nous n'avons été aussi libres. Et jamais nous n'avons autant rejetté cette liberté mondialisée. Entre passés et modernités, les femmes mauritaniennes se sont découvertes des envies d'envol.

Et, dans le même temps, ont rétréci les espaces qui s'ouvraient à elles. Nos rues fourmillent de femmes affublées de voiles qui ne sont pas notres, pieds enfermés dans des chaussettes noires, gants noirs, protège bras, etc...

On ne s'étonne plus qu'une jeune femme qui se considére comme moderne n'ait, exclusivement, dans sa voiture que des cassettes où elle écoute religieusement Dedew!

La femme moderne de Mauritanie, libre dans l'appréhension qu'elle a d'elle même, s'est empressée de se modeler à des messages qui étaient inconnus à nos sociétés, comme si elle vivait dans un pays peu musulman.

Et elle s'affuble de noir, la couleur de la colère et de la négation.

Combien de nos petites filles, en particulier chez les Halpular et les soninkés, se retrouvent elles couvertes du hijab, objet que nous ne connaissions pas sous cette forme et symbole de cet islam d'ailleurs qui véhicule ses messages trompeurs sur la place et le rôle présupposés des femmes.

Comme si nous n'étions pas une société musulmane, aussi musulmane que d'autres!

Comme si nos grands mères avaient été de mauvaises musulmanes.

Le glissement est lent, imperceptible. Il a commencé il y a quelques années.

Et de l'islam de Mauritanie nous sommes passés à l'islam des prédicateurs formés dans des mahadras lointaines de pays où l'islam est synonyme de fermeture, de rejet, de fantasmes, d'interdits, de négation des femmes.

Où l'islam est enfermement et où l'on n'apprend plus à aimer Dieu mais à le craindre.

Où les femmes sont les expiations des frustrations masculines.

Où les femmes n'existent plus, enfermées dans des diktats vestimentaires qui effacent leurs corps.

Nos femmes avaient encore, dans l'imaginaire collectif, des droits. Elles étaient, maladroitement certes, mais...

Aujourd'hui nous sommes ouverts aux messages de donneurs de leçons et façonneurs de manière de penser et nous réécrivons la place de nos femmes au travers de discours venus d'ailleurs.

Que Dieu ait pitié de nos sociétés qui, par mimétisme imbécile, renient leurs passés et leurs femmes et qui, petit à petit, redessinent une femme inconnue et universelle ( selon ces critères assassins).

Pour certains LA femme musulmane ressemblera à celle de Kaboul ou d'Arabie Saoudite.

L'uniformisation des pensées et l'uniformisation des meurtres symboliques des femmes : voilà le glissement dangereux.

Et pourtant, nos mères et grands mères n'étaient elles pas belles dans leur islam?

Salomé


1 commentaire:

  1. Ma petite soeur m'a dit un jour "NE FAIS PAS CELA, c'est contraire à ce que la femme musulmane doit faire::" Je lui répondit, "Dit plutôt, que c'est contraire à ce que que l'on pense que la femme musulmane doit être, et ce, dans l'imaginaire arabe, français ou autre!! Je suis musulmane, je suis voilée car je le veux, et j'agit comme je le veux, je ris aux éclats quand je ris! Je parle à tous non-sans-sourire! Et si cela ne plaît pas à ceux qui aiment catégoriser la femme en sainte ou catin, je ne puis ni ne veux rien faire pour eux!!"
    Houdhoud

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