mercredi 4 mars 2015

L'amante...













N'entends tu pas que même au plus profond des nuits hantées
je suis sous tes mains, en relief dans ta peau?

N'entends tu pas le souffle des voix venues des autres mondes
murmurer que les ailleurs ne s'effacent pas?

N'entends tu pas le chant de l'oiseau, derrière la vitre,
qui parsème de duvet les choses enfouies?

N'entends tu pas le bruit de la terre, mouvement de l'eau,
te dire que la mémoire est tout, que le présent n'est rien?

Derrière la porte il y a la ville qui s'éparpille,
les bruits des choses, les bruits des riens,
il y a l'enfant qui te regarde, à qui tu offres ton regard,
et le mendiant, à ta fenêtre penché.

Tu enfermes tes mots derrière tes yeux, tu lances la clé des silences

Et la mer continue de danser, à la frontière des envies

N'entends tu pas la musique d'un parfum endormi au creux de ton cou,
qui te chuchote les mots de l'amante, les mots des bras?

N'entends tu pas les soupirs des murs, ceux qui entendent, ceux qui s'ouvrent
dans la quiétude d'un après midi alangui?

N'entends tu pas le bruissement d'une chevelure envolée sur tes lèvres,
et les poèmes tissés ?

N'entends tu pas, dans les mots des nuages, les épopées et les rêves,
Qâf ancien, mots des puits, mots des campements oubliés?

Derrière ton front, elle dort encore l'amante disparue,
enroulée sur ton souffle, posée sur tes doigts,
il y a les instants de soie, les instants frivoles,
et toi qui regardes et qui fermes les yeux

Et la mer continue de danser, à la frontières des corps.

Mariem mint DERWICH

(Artiste : Santosh Chattopadhyay )







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