dimanche 15 janvier 2012

Lettre à toi qui te reconnaîtra ( seconde partie et fin...)

Sinon, dans ton bout de Sahara, rien n’a vraiment changé ici. C’est ton pays que tu connais. Selon l’AMI, son excellence ( peu importe, le discours est le même depuis 20 ans de toute façon, je suis sure qu’ils commencent à faire du copier coller lol) serre des mains, « idechen » des projets, nous souhaitent bon ramadan, bonne fête du ramadan, met des costumes plus grands que lui, met des lunettes de cow boy. Mais je devrais pas dire ça du président des pauvres ( des pauvres de quoi ? d’esprit ?), il fait ce qu’il peut ye weylou. Attends, l’Azerbadjan, Chavez, Alger, l’Afrique du Sud. Il ne veut pas faire comme les autres. C’est un original ! c’est le Lady Gaga de la politique extérieure ! ne ris pas ! pense à son premier succès, c’était poker face ( Sidi Ould Cheikh Abdallahi, t’aurais du écouter un peu plus les hits parades lol) !
Il a du bon. J’avoue : déjà, il ne trimballe pas sa madame partout. En plus, il a pas une moustache faciale (moustache qui couvre quasiment tout le visage). Et tu me connais, les petits ventres, je trouve ça attendrissant. Et j’avais oublié l’essentiel : il fait des goudrons ! partout ! bientôt entre ta salle de bain et ta chambre, tu pourras avoir un goudron. Pas sure que t’es de l’eau dans ta douche par contre, les pompes d’aftout esahli explose un peu partout en ville. Mais tu pourras rouler.
Il nomme, dénomme, surnomme des messieurs avec des têtes de déjà vu ailleurs.
Les grognons sont toujours les mêmes. Juste certains qui grognent moins que d’habitude. C’est difficile de grogner la bouche pleine (Messoud, si tu nous écoute…).
La vie est de plus en plus chère. Mais tu connais les mauritaniens, on se plaint, mais on gère nos obligations sociales du mieux qu’on peut. On garde la face.
Certaines coutumes tiennent bons. De nouvelles se sont créées. C’est une société en pleine mutation, comme Nouakchott, éternel chantier. Mais c’est à pas de tortues. Dans un silence strident. On va quelque part ; c’est sur. Pas sur que ce soit dans le bon sens !
...

"Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !
Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !
Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "

C. Baudelaire, extrait du "voyage"

Séphora

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