
C'est le moment de la gourmandise posée au bout des doigts. Ces moments où les regards n'en finissent plus de tracer dans l'air des demandes affamées...
Nos voiles ne permettent pas l'expression des envies / désirs du "me croqueras tu?". Tout au long de siècles d'enfermement, nous avons développé, nous mauritaniennes, la coquetterie amoureuse subtile des déclarations d 'amour. On nous a tellement érotisées sous nos voiles que nous, perverses Schéharazades involontaires, en avons perdu l'essentiel : nos corps.
Alors nous avons brodé l'attente et les espoirs. Sur fond de rires niais et de pudeurs ignorantes.
Elle est si douce cette attente de l'autre. Elle lui dit : je veux...
L'attente comme un frémissement de la peau.... Les mains qui dessinent les lendemains de jeux. Les regards comme des bouches qui se rencontrent et qui se prennent.
Alors, avant de me prendre dans tes mains, aime moi avec tes yeux et brûle mon voile de prisonnière...
Salomé
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