jeudi 11 novembre 2010

Pourquoi, en tant que femmes mauritaniennes,  ne pourrions pas érotiser nos sentiments amoureux? Pourquoi, sortis de la poèsie profane, l'audace des mots devrait ils choquer?
Nous avons tant de voiles sur nos yeux que nous ne savons plus distinguer entre les voiles prisons des corps et les voiles moraux. Tabous, tabous, tabous...  Nous portons tous nos tabous comme des péchés expiatoires.
Le succès de ce blog de femmes mauritaniennes ( 649 connexions ) montre bien cette soif d'autre chose.
L'érotisme des choses de l'amour... Entre filles / femmes nous savons si bien parler de ces "choses là", avec humour, avec gourmandise, avec rires et rougeurs, mais aussi avec crudité des paroles. Mais entre filles seulement...  Combien de fantasmes et de désirs ne restent que dans la sphère féminine!
Le grand mystère du plaisir féminin, avec ou sans amour, reste comme une friandise interdite. Il est dur de dépasser le jugement du regard des autres, les biens pensants, les moralistes castrateurs.
Les hommes de ce pays peuvent voler de corps en corps, se perdre dans les mille et un voiles de la tentation et prendre leur plaisir comme ils veulent quand ils veulent. Du moment que cela se fait dans la discrétion la plus absolue. Et ils pavanent leur virilité avec jubilation.
Mais, nous femmes, si les mêmes désirs nous prennent on passe, pirouette pathétique, du statut de femme "normale" à putain, femme à homme, femme perdue.
Etre femme est alors exclusif : on est la femme d'un seul. Malgrè les envies autres...
Pourrons nous un jour revendiquer, nous aussi, un droit au plaisir? Sans être lapidées par la pseudo morale hypocrite de nos sociétés paumées entre des mondes disparus et une mondialisation non acceptée.

Salomé.

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