mercredi 26 juillet 2017

Je ne vais plus là bas tu sais. Pour le moment je ne suis que gardienne de tous ces moments : un lieu, une petite tasse à café posée près de l'eau et que je n'arrive pas à ranger, un dessin sur un mur, une statuette à effleurer, un objet qui me raconte un geste d'amour, une photo, une musique...
Je suis incapable de tout ceci. J'apprends ton absence. Elle est terrifiante. Pourtant, paradoxalement, tu m'habites de façon précise, profonde. Comme un dédoublement de moi.
Et toujours la musique, cette musique vitale, pour te tisser dans notre absence à nous, une île qui permet de rester debout...
Je t'aime. Tu manques à tout ici, à tout et à moi, femme perdue, femme paumée mais qui va tenir parce que si je ne tiens pas comment tiendras-tu? Si je ne tiens pas qui t'aimera, qui te portera, qui tiendra ta main quand tu seras si abattu que tu penseras baisser les bras?
Si je ne tiens pas qui t'aimera mon amour?
Si je ne tiens pas qui me tiendra?
Ton absence est cruelle. Mais je sais que tu es.
La douleur, le piquant amer de ces lointains qui nous séparent...
Je t'attendrai. Je t'attends. Fidélité peut-être absurde en ces temps du tout jetable, du tout consommable, du plaisir immédiat... Mais je te suis, et tu le sais, d'une fidélité absolue, non pas de cette fidélité des corps, mais celle de l'âme, la seule qui soit.
Comment pourrais-je être autrement, penser autrement?
Oh amour mien... oh amour mien...
Poser tous ces mots en tes yeux pour qu'ils soient ta vie.
Mon lointain, mon lointain, ma belle écriture. Tu me manques.
Mourir de l'absence de toi tous les jours et renaître tous les jours. Un pied après l'autre, une respiration après l'autre. Tenir...
Je t'aime.
Je t'écoute te lever la nuit, je te regarde allumer une cigarette, je te regarde conduire, je te regarde manger, je te regarde rire, je te regarde me regarder.... Je te regarde prendre ma main.... Ces milliers de regards que j'ai posés sur toi. Tu me fus regard infini... toujours, toujours là en mes yeux, posé en mon émerveillement de toi, en mon amour de toi.
Je te connais par coeur mais je découvrais, encore et encore, quelque chose de toi que je pourrais poser dans ma boîte à souvenir..
Je me disais " Regarde le, regarde le, cet homme magnifique, mon amour, cet homme mien, regarde le pour ne pas le laisser s'endormir dans un souvenir"...
J'ai vécu chaque geste de toi de façon précise, précieuse, intense.
Je te regardais marcher, ce balancement des bras, tes épaules qui racontent que tu as mal, ta façon d'occuper l'espace... Et je ressentais un amour fou, un amour si puissant... Et j'aurais voulu tuer la méchanceté et la moquerie... Dieu que j'ai aimé te voir marcher... Tu es si beau, par delà ton mal, par delà cette fausse image de toi qu'une perversité égoïste t'attribue... Tu es si beau...
Fragile et fort. Si humain. Et moi, là à t'aimer, à t'entendre...
J'aurais ouvert le monde en 2 à ce moment...
Mon beau fragile, mon mien, ma douceur, mon amour, tu me manques.
Je te regarde redevenir enfant dans la douceur d'une chambre. Enfant et homme et eux et le monde...
Je te regarde quand tu viens en moi. Je te regarde quand tu effleures mon bras. Je te regarde quand tu fais d'une musique partagée une île de nous...
Je te regarde, je te regarde... Et je regarde tous ces regards et je pleure.
Je t'aime. Tu me manques à en mourir mon amour, homme mien.
Et Pachelbel pour ce moment de toi, pour qu'à chaque mot de moi tu mettes une musique, pour que tu sois là en me lisant, en te lisant, en nous lisant.
Je t'aime.
Je t'attends.

MMD








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