vendredi 22 septembre 2017

Mon bord de moi, mon bord du monde, mon bout du monde. 
Tu me dis " tu es en permanence là, avec moi". Et je deviens étincelle. Toi mon pudique, toi mon maladroit parfois, toi qui dis ton amour par des gestes beaux et doux, par cette légère cassure dans la voix. Toi que j'aime sans fin, que je déroule au long de ma vie. 
Merci pour ces moments de nous, par delà la distance et le manque. Ils me sont magie. Ils me sont amour. Ils me sont partages de ce qui nous fait. N'être que dans l'autre, en l'autre, vivre un moment de sa vie. Puis prendre ces moments et les poser contre moi, en mon oreille, en mon ventre. En faire ces mots pour que tu me lises et que tu te lises, que tu te regardes au travers de mes yeux. Mon fragile lumineux, mon émerveillement...
Tout à l'heure je t'ai dit des mots qui peuvent paraître désuets, si démodés, mais auxquels je crois : je suis tienne et je te serai fidèle. Non pas parce que je croirais en un principe de fidélité absolue - qui ne serait que prison de l'autre - mais parce que je ne me conçois, dans mon histoire avec toi, celle que nous écrivons à notre manière si belle et si douloureuse, que comme tienne, absolument tienne, incapable d'être touchée par d'autres mains, par une autre bouche, par un autre corps. Je n'en ressens nul besoin. J'aime cette attente dans ma fidélité à toi. Tu es mon unique, ma beauté, mon envie, mes désirs, mon amour. Comment être autrement? Ce serait me dénaturer, passer de la lumière à l'ombre banale et tiède. J'ai connu cette dernière. Je ne veux plus y retourner. Je veux rester cette lumière que tu as allumé en moi. Je ne veux plus l'obscurité. Je t'aime. 
Alors je te recrée chaque jour. Et chaque nuit je viens vers toi pour pouvoir trouver le sommeil, pour que ton corps s'arrondisse au mien, pour qu'une musique habite nos gestes et la présence de l'autre. Pour que ton odeur m'apaise comme elle l'a toujours fait et pour que ta respiration devienne essentielle. 
Tu es partout avec moi, en moi, amour chaud qui me rend à moi et à tout ce qui viendra. 
Car viendra un jour le temps de nous, le temps où nous n'aurons plus à nous aimer en danse secrète.
Je le sais. Je ne sais pas comment mais je le sais. 
En attendant je te porte amour mien, fierté mienne, magnifique mien, mon âme si belle... 
Tout à l'heure je vais me coucher, t'emporter dans ma nuit, je vais, comme tous les soirs, fermer les yeux et mes doigts retrouveront ton corps que j'aime tant, que je trouve émouvant, si fort et si fragile, à ton image. La douceur de ta peau sous ma main, le duvet sur tes bras, le chemin de ton dos, la légèreté de ta hanche, le délié de tes fesses, le téton que mon doigt et ma bouche agacent, ta nuque à la fois tendre et tannée par le soleil, le creux entre tes épaules, l'arrondi allongé de tes cuisses, la beauté de tes pieds, ta paume, le jeu de tes doigts, leur goût, ton épaule qui occulte tout et qui attire mes lèvres, ton cou et cet endroit bouleversant, là où le sang bat... J'écris ton visage en aveugle, la ligne de ton profil, tes arcades sourcilières, ton front, ta bouche et le gonflé de ta lèvre inférieure, ton nez que j'aime tant, tes joues et la barbe naissante que je sens sous mes doigts, tes oreilles... À chaque voyage de mes doigts je te regarde comme miracle mien; je t'aime; je te trouve beau; je te désire. C'est ainsi depuis notre première fois.
Je peux alors m'endormir. Mes derniers mots conscients sont pour toi, comme mes premiers mots au matin. Je peux m'endormir, ton corps au mien arrimé, calée contre toi, tout mon corps en sensation aiguë du tien. Je t'aime.
Alors oui je te suis fidèle. Je ne peux être autrement. Il ne peut en être autrement. Ce corps, mon corps, tu l'as sculpté, tu l'as éveillé aux choses de l'amour, tu en as fait un instrument de musique, une chanson. Je te l'ai écrit souvent : tu es mon premier. Tu es mon premier et mon dernier.
Je t'aime.
À cette nuit où tu dors et où je te rêve Bach pour t'effleurer là bas, pour que ta mémoire nous dessine musiques, ces musiques qui sont indissociables de nous. À cette nuit où tu dors et où je t'écoute dormir avant de m'endormir, où je t'écris que je t'aime, allonger ma main vers toi et ta chaleur et ton grand corps d'homme. Je dénoue mes cheveux, j'ai fait de ma peau un parfum pour toi, une douceur pour tes mains et je m'allonge prés de toi et je t'écoute dormir. 
Mon bout de moi, mon bord de moi, mien, je t'aime d'amour fou, irrationnel parfois mais qui est vie, la seule vie qui soit, la seule espérance. Mon aimé, aimé par une femme et aimé par tes merveilles. Aimé. Mon aimé. Mon improbable devenu ma permanence. Mon absolu. Mon lointain. Mon homme.
Je t'aime.

MMD




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