jeudi 13 avril 2017

Une mémoire pour l'absence...

Pourquoi suis-je là, dans cet espace frontière qui est moi, dans ce lieu parfois centre parfois bordures et lointains? Parce qu'en chatouillant les nuages je ré invente des mondes infinis, couleurs d'eaux et de vagues, odeurs des vents.
Parce que je mets en musique les sentiments, ceux que j'ai pour toi, ceux qui me font.
Tu m'es ces nuages, beauté et joie. Tu es ce ciel qui les porte, mur magique où ils volent.
Dans cet espace devenue langue mienne je te ré invente, je te donne mille vies et mille contes à raconter. Je te brode amoureusement car je ne sais rien faire d'autre.
Il me faut sens et texture. Il me faut rêves. Il me faut mots et toi pour que d'un mot tu naisses et de ce mot en faire un autre, le déposer à ton espace. Un mot se fait tout. Tu dors dans ce mot. C'est ce petit mot que l'on ne dit pas, celui qui est en moi.
Je te donne une mémoire qui sera ton île les jours de grande marée, quand un chagrin te balaiera, quand une peine fera monter l'eau à tes yeux, quand ta bouche sera solitaire et qu'il lui manquera ma bouche et mes mots et tous ces moments qui écrivent une histoire entre un homme et une femme.
Je te donne cette mémoire.
Je te donne ce que je suis, toi ma Lettre Infinie. Un jour tu ressentiras le besoin de venir me voir au travers de mes mots. Et l'histoire continuera. Parce qu'un infini n'est que regards multiples.
T'aimer, t'écrire. T'aimer. Te toucher. T'aimer et je tourne.
Toi aussi tu m'as donnée une mémoire à apposer à mes autres mémoires, vies déroulées. Tu me donnes l'éternité.
Tu me donnes cette musique que tu écoutes et que tu m'offres, ta manière à toi de me dire les choses que tu ne sais pas dire, ton souffle et ton élan.
Je regarde ces jours qui viennent, ces jours sans toi. Je suis terrifiée. Mais j'ai ma mémoire, la notre.
Elle est là bas, dans ces lieux embruns, vents, oiseaux, nuits étoilées.
Je me souviendrai de toi m'offrant une constellation, à moi la femme morceaux, la femme qui ne sait pas parler, la femme qui ne sait pas dire, la femme qui ne sait que les mots, celle qui t'écrit pour t'aimer.
Je vais mourir de l'absence de toi. Je vais mourir. Mais je vais vivre de la mémoire de toi, de nous là bas. Et de ces jours de bonheur profond où nous a été offert le " et si...", moment fugace et si lumineux. Là bas j'ai été tienne dans la normalité et la banalité d'une vie partagée et de rires d'enfants. Là bas où j'ai veillé sur vos sommeils...
Je vais mourir de l'absence de toi.
Mais je vais te vivre et t'attendre. J'ai toutes ces mémoires de nous que tu m'as offert. Elles vont être mon refuge, tes bras et ta voix.
Je vais mourir de l'absence de toi. Je vais t'aimer en cette  absence. Je t'aime.
Et si tu m'entends parfois, dans ce là bas qui fut notre, tendresse, silences, douceurs, choses qui se mettaient en place simplement, alors mon amour n'est pas vain et morne.
Je vais mourir de l'absence de toi, de vous. Mais je vais vous vivre et vous attendre.
Je t'aime mon amoureux, mon ami, mon électrique, mon aimé.

MMD


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