mardi 5 décembre 2017

Tu me dis que mes mots te font pleurer. Pleure. Pleure bel amour. Pleure pour que tu sois là, pour que tu sois nous, pour que tu reviennes vers moi, pour que ta mémoire ne m'oublie pas dans tes quotidiens retrouvés, dans tes habitudes, dans ce tout où je ne suis pas. Pleure amour mien. Pleure la femme qui est loin et qui a fait de toi et de son amour pour toi sa vie et qui t'attend.
Pleure comme la première fois où tu as pleuré devant moi, où tu as déposé tes larmes et tes fragilités en mes mains et où je t'ai reçu comme un cadeau précieux, si émouvant, si toi, si vrai.
Oui homme mien, pleure. Et rêve nous. Rêve moi, moi la lointaine qui éprouve ton absence comme une blessure qui ne se referme pas et qui te sent parfois si loin si loin, si loin de mon monde rétréci au manque, à tout ce que je manque, à tout ce que je ne peux qu'imaginer.
Je t'aime. Je te pleure tu sais. Je pleure de ce vide, je pleure de tous ces gestes que je n'aurai pas, de tout mon amour que je ne peux qu'enfouir en moi, là où il est précieux, dans le clair obscur d'une douleur infinie. Je pleure de tout ça et je t'écris pour que tu m'entendes, moi la si lointaine, moi qui m'estompe doucement.
Je t'aime. Pleure mon aimé.
Pleure pour me retrouver, pour retrouver ce qui fut. Je t'aime.
Je t'aime. Je suis là, dans ton autre vie, celle qui n'est que mémoire. Je t'y suis d'une fidélité absolue, corps et âme et mots. Absolue, entière, consentie. Mais c'est si dur... Si dur.
Je t'aime.
Je t'envoies tout mon amour du fond de ma vie sans toi, de ma vie solitaire. Tout mon amour.
Je me regarde devenir en toi un souvenir. Je n'ai rien à t'offrir que mon amour. Il est tout. Il est ce que j'ai de plus important.
Je t'aime. Je te regarde ce soir et tu es le visage que je connais le plus, le mieux. Mon familier. Je te regarde dans ta nouvelle vie et toujours en moi ce vide qui aspire l'air et qui rend mon coeur énorme, bruyant, affolé quand je te vois. Ce vertige qui est certitude, qui est mon sentiment de toi et pour toi.
Et être là, incapable d'être, incapable ne serait-ce que de t'effleurer. Être là à vous regarder vivre.
Et me répéter ce mantra qui me permet de m'obliger à me lever le matin : " c'est mon homme, mon homme, mon homme". Tu es mon homme. Cela sera toujours.
Alors regarde pour moi, sois mes yeux.
Dieu que c'est difficile. Dieu que c'est difficile.
Je voudrais partir d'ici. Ici c'est toi et c'est nous. Tu n'y es plus. Je n'y suis plus. Je ne suis que ce corps que j'oblige à sortir du lit et à marcher. Petits gestes qui sont autant de batailles gagnées, autant de murs contre ma valise qui attend.
Je t'aime tu sais. Je t'aime tant.
Je suis là. Je reste prés de toi même si cette éternité sans toi qui sera la mienne me parait parfois si intolérable, cette éternité sombre qui m'assaille quand je me noies dans les idées noires. Je suis là. Je suis tienne. Je ne peux rien contre cela. Mais je pleure tout ça.
Je crois en nous. Seul cela me retient à la terre, m'arrime à quelque chose. Je crois en nous. Je ne sais pas quand tu souhaiteras le nous. Mais je suis là.
je n'ai que moi à t'offrir. Que moi. Petite chose misérable incapable de construire une vie. La seule lumière en moi : ton amour pour moi, mon amour pour toi.
Je t'aime. Je ne lâche pas ta main. J'ai foi en toi. Je sais qu'un jour tu viendras me chercher quelque part dans le monde. Je le sais. Et je serai là. Pour toi. Rien que pour toi. Pour vivre avant de mourir. Pour vivre enfin. Pour avoir une vie, enfin. Pour que je n'ai pas vécu en vain, dans la grisaille, dans l'étouffement, toutes ces années passées.
Tu es mon lumineux. Crois en nous. Construis nous. Rêve nous.
Mon bel amour, mon homme, mien, mien, tant mien, tant rêvé mien, mon étoile intime, mon tout, ma raison d'être, tu me manques.
Ce soir je pleure.
Alors oui mon ange, mon beau frisson, mon homme si beau, pleure... Pleure devant l'amour de ta femme, de ta compagne, celle qui est tienne, celle que tu as fait naître, celle que tu as rendue chair et esprit et mots nouveaux et courages. Pleure devant celle qui t'a fait le serment de t'aimer jusqu'au bout, de ne pas t'abandonner, d'être tienne, de t'aimer, de te regarder vivre et respirer, de te respecter, de t'accompagner au bout de nos rêves et qui est la femme qui a fait de toi son univers. La femme pour qui tu es plénitude, pour qui tu représentes un miracle. Pleure aimé mien. Pleure homme mien. Je t'aime si fort, si fort...
Dieu que j'aimerais que tu puisses venir ne serait-ce qu'une semaine... Quelques jours pour effacer le temps, quelques jours pour nous, pour qu'à nouveau des milliers de lumières s'allument en moi sous ton regard... Dieu que j'aimerais...
J'aurais aimé venir te voir mais je ne le peux. Je dois garder de l'argent pour aller en France et payer ce que je dois ici pendant les vacances. Cela me ravage. Cela me pèse, tout ça, le fait de ne pas  gagner assez pour venir, le fait de tous ces mois sans toi.
Mon pauvre amour, tu es tombé amoureux d'une femme qui n'a rien, qui a rayé sa vie d'avant. Comprends tu quand je te dis que je n'ai que mon amour à t'offrir? À toi habitué à autre chose?
Ce soir je m'en veux de moi.
Crois en nous. Je t'aime, je t'aime, je t'aime.
Je t'aime.

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