vendredi 30 mars 2018


JE T’AIME. Tout est dans ce mot : je t’aime. « Jet’aime », un seul mot pour dire toute l’immensité du sentiment. Je ne sais rien dire d’autre.
Je aime toi et ce toi permet ce Je. 
Tu me dis qu’il me faut apprendre à vivre pour moi et non pas au travers des autres. Je ne sais pas faire. Je n’ai jamais su faire. Mais vivre pour et avec les autres, les protéger, les aimer c’est ma vie. C’est ainsi que je suis humaine. Pourquoi m’auto centrer sur moi? Mon bonheur c’est moi et ceux que j’aime. Et en les aimant et en les protégeant je suis bien. Les autres et moi. Pas moi toute seule. Que serait une vie où l’on ne penserait qu’à soi? Quel don? Quel partage? Quels liens?
Je ne sais que t’aimer, vous aimer, aimer tous ceux qui me sont chers. Et je n’éprouve pas de besoin de ne penser qu’à moi. Mais en vous aimant ainsi, à ma manière qui te parait parfois étrange, je m’aime et je pense à moi. 
M’occuper, prendre soin, dire l’amour est ma joie, ma plénitude. 
Je t’aime. Et je vis. Je vis ma vie. J’ai eu 2 vies : celle de mes enfants, ces miracles qui me furent offerts et celle de maintenant. Et ces 2 vies sont intimement liées. Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’en portant et en élevant mes fils, en les aimant et en les protégeant comme je pouvais et en t’aimant, en vous aimant. Quand je repense à avant ce furent, ces vies mes garçons, des moments lumineux. Et t’aimer est aussi un moment lumière. 
Alors ne me retire pas ce qui me rend heureuse. 
Il y a des gens qui ne font que prendre, d’autres qui donnent. Et d’autres qui partagent. 
Je ne sais pas où je suis. Mais ma paix passe en vous.
Comme mes mots… Tu n’acceptes pas que je te dise que tu m’as offert mes mots et qu’ils sont toi aussi, qu’ils sont ta part dans ma poésie. Et pourtant c’est ainsi. 
C’est bien parce que tu as eu un coeur avec moi, que tu as su pleurer devant moi, que tu t’es allongé en mon amour que j’ai pu écrire ce qui est venu. Et c’est ma plus belle écriture, celle qui a le plus de sens. Alors prends ce qui t’appartient : ma poésie, notre poésie.
Elle n’est belle que parce que tes yeux y sont, que tu y es, que tu me la murmures…
Tu es encore si pétri de cette éducation rationnelle à l’occidentale, si arrimé à tes fractures, que tu ne veux pas entendre ce « 2 » qui est. J’écris, tu écris. Et l’écriture naît.
Je te le dirai jusqu’à mon dernier souffle : nous écrivons à 2. 
L’unique dans le deux… Cette symbiose qui est l’essence même de l’atome.
Si tu penses que mon écriture n’appartient qu’à moi, ne vient que de moi, alors tu en retires le sens. Une écriture vient d’où? Du sentiment, quel qu’il soit. Du sentiment en nous, du sentiment du monde, du sentiment du questionnement. Et qu’est-ce le sentiment sinon ce que l’on éprouve, ce que l’on reçoit, ce que l’on perçoit, ce que l’on partage.
Toute ma vie j’ai cherché mon atome, je l’ai attendu. Je savais que quelque part tournoyait mon atome, dans une autre vie. Je savais qu’il viendrait et que je le reconnaîtrai. Pour permettre à la magie de s’accomplir, pour l’intelligence retrouvée, pour l’élan, pour tout ce qui porte quelqu’un vers un ou une autre. 
Quand je te dis que je ne m’ennuie pas avec toi, que je suis bien avec toi, que tu me permets tout, entends le.
Tu n’es pas derrière moi, juste spectateur. Tu es à mes côtés, entièrement. Mes mots sont les tiens. Ceux que tu as murmuré dans une pénombre, ceux de tes gestes, ceux de ton regard, ceux de tes sourires, ceux de ton corps en mon corps, ceux des caresses, des effleurements soudains… Tous ces mots que ton éducation et tes autres vies ne t’ont pas permis, tu les as. Et je les pose avec les miens dans l’écriture. Je te rends tes mots. Tes mots et les miens. 
Notre écriture. 
Lors de mes interventions sur ma poésie ici je dis toujours que j’écris à 4 mains, à 2 coeurs,  à 2 âmes… Toujours. Je n’ai pas l’amour solitaire, je l’ai duel. Et en te rendant à toi même je me rends à moi, à nous.
Sais-tu toute la poésie qu’il y a dans certains de tes gestes, dans certains de tes regards? La poésie entendue dans un baiser dans le cou? La poésie dans ta main qui prend la mienne? La poésie dans un moment partagé? La poésie quand tu m’offres une musique? La poésie dans tes Je t’aime?
À ta poésie faite texture j’offre ma poésie mots… Ainsi naissent mes poèmes. 
Oui nous écrivons à deux. Et nous aimons à 2. Et nous aimons les nôtres. Et nous sommes constitués de tous ces amours. Nous sommes poésie de l’autre, des autres. 
Nous vivons une histoire particulière, belle dans son dénuement et dans le manque, tous les manques. Nous vivons et nous aimons. Je t’aime ainsi. Je nous aime ainsi. Et je t’ai pris en tout ce que tu es, en tout ce qui te constitue. Tout. Aujourd’hui dire ceci est presque moqué. Mais je crois en l’attachement, en la promesse à l’autre, en la fidélité à l’âme de l’autre. Je suis peut-être à l’ancienne. Mais je suis profondément attachée à certaines choses simples qui sont le contraire de la violence de ce que l’on nous enseigne aujourd’hui : la paix, l’amour, l’honneur, la foi, l’honnêteté, la douceur, le partage, le don, l’autre, le courage, le don de soi, le refus d’  être simple spectateur, l’action, la musique, la plénitude, l’entraide. Aimer et aimer… Ne jamais cesser. 
Alors je suis venue à toi avec cette « morale », tu ne l’as pas moquée toi l’homme sacrifices. 
Je t’aime. Je t’aime et je vous aime. Vous tous qui me constituez, qui me faites, qui me rendez humaine, simplement humaine. Et c’est l’humain qui permettra ( et je prie Dieu à chaque instant pour ça) A. Et c’est l’humain qui sous tend chacun de nos gestes à l’autre. Et c’est l’humain que nous recherchons quand nous prions Dieu. Juste l’humain : pas des plans de carrière, pas des fonds de retraite, pas des calculs permanents, pas des obligations à une pseudo réussite sociale. Je ne dis pas que nous n’en avons pas besoin. Mais ils ne sont pas primordiaux. Avant il nous faut réussir d’abord à vivre notre humanité. Sinon nous ne sommes qu’enveloppes corporelles, peau, sang, excréments. Pas d’âme. Pas d’amour. Juste un « business plan », un relevé de banque, une sommation à la « normalité » imposée. Un peu de sexe parce que le corps réclame…L’enfer…
Je t’aime. Tu es l’homme de ma vie, de mes vies, de mon âme, de mon corps.
Je t’aime.
Je suis si peinée de ne pas avoir su trouver les mots pour que tu t’entendes, que tu entendes que tu es partout dans ce que j’écris, que tu écris avec moi, à ta manière. J’ai mis, pourtant, toute ma force, toute ma persuasion, tout mon amour à te faire voir l’homme que tu es.
Je t'ai écris des  dizaines de lettres, celles-ci sont miennes. Des dizaines. Et je fus heureuse et suis heureuse d'un petit mot sur watsapp. Même 4 mots. Je ne t'ai jamais demandé que tu m'écrives. Même si je n'ai jamais reçu une lettre d'amour dans ma vie. Oh, je mens. J'en ai reçu une, de toi, le recueil que tu as fait de nos poésies et la belle belle belle préface tienne. Je la garde précieusement ma lettre d'amour. Je la relis souvent. Je la connais par coeur. 
Peut-être t’ai je mal aimé. Peut-être t’ai je mal écrit. Peut-être, tout simplement, tu es si prisonnier de tes passés et de tes peurs, de toutes tes histoires, que tu ne peux entendre celui que tu es. Peut-être. Je ne sais pas. 
Mais je sais que la force de mon amour a échoué là, sur ce point. J’ai échoué là où toi tu as réussi avec moi : à me faire m’accepter, tant bien que mal, à me faire croire en moi, à me faire grandir dans la lumière, à t’aimer tel que tu es. J’ai échoué. Mais je n’ai pas échoué avec les merveilles. Elles savent ce que je te dis, le perçoivent de façon instinctive : tout se qui se crée n’est que liens et partages. Ils ne se posent pas de questions. Ils entendent. 
Peut-être aussi que je t'aime plus que tu ne m'aimes. Surement. Une sorte de déséquilibre. Peut-être me manque t'il quelque chose à tes yeux. Peut-être que je suis tellement éloignée, physiquement par exemple, de tes goûts. Peut-être que tu n'es habitué qu'à la force, qu'au rapport de force, qu'au déséquilibre qui voudrait un dominant et un soumis. Je ne peux te le reprocher. À chacun son histoire, à chacun ses peurs. Je n'ai pas fait mieux. Mais, au contraire de toi, le père de mes garçons ne m'a jamais dominée. C'est ce qui le mettait en rage. Je ne cédais pas. Je ne cédais pas. Je tenais tête. Même sous les coups... Je n'obéissais pas. Je ne pliais pas. Je refusais les ordres. À chaque bleu j'étais plus forte. Jusqu'à mon départ. 
Peut-être que tu es attiré par moi mais aussi rebuté par quelque chose en moi. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je sais juste que je t'aime et que cela ne suffit pas pour que tu t'aimes et que tu nous aimes profondément. Je t'aime et je me serais voulue autre, belle, sexy, attirante, mince. Pas seulement une intelligence. Mais ce truc que tu aimes. Peut-être.  Je ne sais plus. Ces heures ci je doute. Grand écart entre la confiance en toi et le doute de toi. Et, corollaire à ce doute, le doute sur plein de choses que je suis. La seule chose dont je ne doute pas c'est de mon amour pour toi. Il ne demande rien. Il accepte tout. Il accepte tout. Tout. La vie cachée, l'impossibilité de te vivre, la solitude. C'est mon choix. C'est ma vie. Parce que je t'aime. Voilà ma force. Même quand je pleure parce que tu ne partages rien ou si peu avec moi, que tu partages avec l'autre, que tu parles avec l'autre, que tu vis avec l'autre. Que tu soignes l'autre. Que tu t'occupes de l'autre. Que tu l'écoutes. Que vous avez une vie, vilaine vie, mais vie quand même.
Qu'elle peut t'appeler. Qu'elle sait que tu seras à la maison quand elle rentrera. Qu'elle sait que tu seras toujours là, parce que tu crois encore que tu peux sauver quelque chose même s'il n'y a plus rien à sauver, sauf l'apparence de vos mensonges mutuels. Que je ne te fais pas signe parce que tu as besoin d'espace, cet espace qu'elle ne te laisse pas. Et là, si j'étais de celles qui ne vivent que pour elles, que crois-tu que je ferais? Non. Je ne vis pas que pour moi. Je vis pour nous 2. Je pense à l'autre, toi. Je vis l'autre. Et je ne suis pas là à te harceler.  Voilà ce que j'essaie de te dire. Je ne m'oublie pas. Je nous vis. Et ce "Je nous vis" implique de prendre en compte l'autre, pas seulement soi. Et je vis, à travers toi, pour toi, pour moi, pour nous. Comprends-tu pourquoi je réagis mal à tes mots? 
Alors, mon amour, homme mien,  je continuerai à écrire à 4 mains, à 2 coeurs,  à 2 âmes. Et je continuerai à être celle que je suis, aux autres et à moi, à toi et à moi. Et c’est ma force, pas ma faiblesse. La faiblesse elle est dans la sommation à la « normalité », elle est dans le confort de l’individualisme, dans la prison de l’âme. Moi je suis forte. Ne le sais-tu pas encore? Ne le sais-tu pas encore? 
Je t’aime.
Tienne, inconditionnellement. Tienne.
Je t'aime tellement fort.
Et quand je t'ai fait ma demande l'autre jour je ne voulais juste que mettre une texture à ton absence... Me consoler. Tu as ri de ça. J'ai eu honte tu sais. Honte de moi, de mon foutu sentimentalisme, de ce truc bête que j'ai eu besoin de te dire, de te demander, comme une ado. 
Sais-tu que personne, même pas le père de mes enfants, ne m'a jamais fait ce genre de demande? Personne. Je suis naïve parfois. Mais j'ai cru qu'un jour un homme me dirait ce genre de choses un peu bêtes mais qui ont sens... Je l'ai fait. Tu as pris ça pour une répétition. Je m'en excuse.
Je t'aime. Tu es mon homme. À jamais. Fais en ce que tu en veux. Mais moi je t'aime, toi et pas un homme découpé. Toi. 

MMD

PS : sais-tu que quand je parle de la poésie, de notre poésie, devant un public, je dis toujours que j’écris à 2? Et que je remercie l’homme qui écrit avec moi (sans dire ton nom bien sur. Là je suis dans la protection de toi… Te protéger… Pas me protéger. Te protéger parce que je t’aime…)?
N’est-ce pas cela une histoire d’amour : une histoire que l’on écrit à 2?


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire