mardi 1 août 2017

Ce soir tu tiens ma main, là-bas, quand nous marchions au bord de l'eau. Dans cette main que tu avais prise j'enfermais le monde et toi afin de te mettre dans mes souvenirs à venir. Je te ressentais de façon précise, comme un mot épelé. Une perception aiguë de toi, homme mien qui m'offrait un moment d'éternité et une mémoire afin que l'absence ne soit pas trop dure.
Ma mémoire de toi n'est pas linéaire. Elle est faite d'instants qui vont et viennent et dans lesquels je te retrouve et je t'aime.
Elle a le gout et l'odeur de la mer. Celle-ci est partout quand je pense à toi. Cette évidence liquide, cette évidence de vents... Et ta façon de la raconter, de la sculpter, de rendre les vagues continents.
De me l'offrir, cadeau précieux.
Ce soir tu me parles de tes terres lointaines, d'un bateau, de mers à rendre réelles, de musiques... tu me dis des phares et des histoires de traversées.
Je sais qu'un jour tu m'apprendras les vents, les étoiles, les voiles... et que nous rejoindrons l'entre-île.
Je continue ma vie, bancale, porteuse de notre histoire et de toi mon fragile, mon amour.
Je vis. Tu es et tu n'es pas. Tu me manques.
Je me suis dépouillée de tout pour n'être que l'essentiel, mon amour pour toi. Tu es aimé, aimé à en faire perdre le souffle à une femme, à la rendre constellation et battement de coeur lent, profond.
Tu es aimé, aimé et porté dans mon regard et dans ma mémoire.
Tu es ma vie. Tu es ce tout qui aide à respirer. Je t'aime, ne l'oublie jamais. N'oublie jamais qu'une femme t'aime pour ce que tu es. Qu'elle a fait de toi son chemin. Qu'elle s'est grandie à tes côtés.
Qu'elle t'aime depuis l'éternité.
Qu'elle a posé sa main dans la tienne et qu'elle ira au bout du monde avec toi, yeux fermés, déployée en atome heureux.
Je t'aime mon homme de là-bas, mon homme d'ici... Je t'aime dans cette rencontre improbable entre un homme de la mer et une femme des sables, deux mondes si lointains, si différents. Et nous qui avons écrit une page de l'histoire du monde.
Tu me manques mon amour, mon aimé, ma belle histoire magique, mon homme, mon désir.
Tu me manques.
Ta voix me manque. Dieu que je l'aime. Elle pose des frissons sur ma peau. Elle me manque.
Je vis. Doucement. Tu as emporté la lumière mais je vis.
Tu viendras me chercher un jour. Et tu viens déjà me chercher dans ces mots de toi, quand je te manque. Tu m'entends te murmurer que je t'aime. Garde mes mots. Ils te seront ma main à ta main liée.
Je t'aime.
Et, dans la musique de cette nuit, je pose ma main sur ton épaule et je sens ta chaleur. Je deviens alors lumineuse. Laisse ma main sur ton épaule, laisse la dessiner le délié des muscles, la douceur de ta peau, le toucher de  ton odeur; laisse la entamer son voyage à ton corps, broder ton dos, tes hanches, tes jambes... Elle est désirs ma main. Et à tes mains elle offre un moment d'amour et le plaisir et la jouissance. Laisse ma main et ma bouche te rendre à ton corps magnifique...
Je t'aime. Tu me manques.


MMD





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