samedi 5 mai 2018


il est tard, à cette heure où l'aube va bientôt venir, dans ce temps du silence et de la musique, ce temps de la pensée un peu alanguie. Ce temps où tu es là, ton esprit est là. Ton âme. Je te retrouve en corps dans ma mémoire, au bout de mes mots, derrière mes yeux. Je te touche. J'ai besoin de ces temps où le monde du dehors s'est tu. La nuit te rend à moi. Il y a ce chant orthodoxe russe, cette beauté qui m'émeut moi la musulmane. Je l'écoute pour nous. Pour la profondeur de ce qu'il y a en nous, en toi.
Je t'écoute écouter. Nous nous souviendrons que nous nous sommes aimés en musiques aussi.
Et que je t'ai aimé dans la première musique que tu as fait naître en moi, cette nuit première, quand tu as posé tes mains musiciennes sur moi. 
À chaque note que tu as posé sur moi a répondu un mot de toi. À chaque murmure, à chacun de tes regards enfouis en mes yeux, à chaque sourire, à chaque manque, à chaque urgence que tu as eu de moi, il y a eu mes mots comme miroir. 
Tes je t'aime... 
Je t'aime mon doux. 
Tu es là. Je te sens. Je suis calée contre toi et je sais que c'est le seul endroit où je dois être. 
Dans ton lointain tu dors. Dans mon présent tu as posé ta bouche à ma nuque et nous écrivons. 
Ici nous sommes. Nous n'aurons jamais été aussi présents que dans cette lettre amoureuse. 
Mon bel amour, mon homme d'éternité... Notre histoire qui me tient debout... 
Je t'aime. 
J'ai ma main allongée à ta poitrine. Elle vibre des battements de ton coeur. Elle danse de ta respiration. C'était, t'en souviens-tu, une nuit où de notre lit nous pouvions voir la lune au dessus de nous. Je suis ma main sur toi. Je suis ton odeur. Je suis tes yeux fermés.  Je suis cette lune à la fenêtre.
Je suis paix. Je suis amour. Je suis remerciements. Et je t'aime. 
Ce fut une belle nuit.
Une autre nuit où j'ai déposé mes mots plaisir en ta bouche. 
Une autre nuit où rien d'autre ne m'importait que toi, ta présence en nous.
Je t'aime.
T'aimer me grandit. Tu m'es belle offrande homme mien. 
Je t'aime. Je t'aime.
Dors mon amour. Tu es si beau quand tu dors. Dors que je respire ton sommeil. Dors pour que je puisse déposer une étoile en toi. Dors... pour que je puisse venir et chuchoter mes mots à tes oreilles.
Tu es mon rêve, mon homme à moi. Quand tu dors tu n'as plus peur. Tu es juste ce corps immense abandonné. 
Je t'aime. 
Tu m'as manquée. Mais je comprends ( même si ça fait mal aussi). Je comprends... Mais tu m'as manquée. Ta vie est ailleurs. Je ne suis qu'aux rives. Je comprends. Je n'y peux rien. Je ne sais pas si je m'habituerai un jour à n'être que pur esprit. Mais je t'aime. Je ne peux imaginer que tu ne sois plus là. 
Je t'aime.
Je te regarde dormir et je ne peux dire qu'une chose : je t'aime, je t'aime. 
À toi tendresse mienne, mon écartelé, mon amour. Mon amour.
Cette nuit j'essaie, dans la musique et de tout mon amour, de stopper ce temps qui file qui file et qui ne reviendra pas. 
Je vais refermer ma mémoire et retrouver mon présent, mon présent solitude. En lui tu es si lointain, si lointain, presqu'effacé. Et moi si loin de toi, juste un nom...
Je me prépare psychologiquement au fait qu'aujourd'hui tu ne seras pas là. Tu seras là pour ton autre vie. Je comprends. 
Je t'aime. Et pourtant je t'aime... 

MMD













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