mardi 1 mai 2018

Amour mien, mon infini...

j'ai rejoint ma mer intérieure, mon bout du monde, ma plage. Je suis là assise au bord de l'horizon de tes yeux et je mets bout à bout toutes mes heures, tous mes jours, tous mes mots. Je brode une tapisserie qui raconte que tu es là et que tu n'es pas là. Je suis la femme du bout de la jetée. Je file ton absence. Je la sors de ma tête, je la tourne en mes mains, j'en fais un parfum, un parfum unique. 
Je remonte le temps, j'en fais un seul espace, sans bords, sans fins; un espace qui ne serait que centre.
J'ouvre le livre... Je revis un moment où tu ne m'as pas vue : une après-midi tu étais parti t'allonger pour te reposer un peu. J'ai ouvert doucement la porte, doucement et je suis restée là quelques instant à te regarder dormir. Tu dormais sur le côté, tourné vers moi, un genou replié. Je t'ai pris en moi, de toute la force de mon regard. Tu ressemblais presque à un enfant. Un enfant au corps immense. 
Et tournait en moi tout l'amour que je ressens pour toi. Je me disais que j'aimerais posséder le miracle et la chance de pouvoir te regarder dormir pendant les années qui me restent. Que je serais heureuse de vieillir à tes côtés et d'avoir le droit à cet instant particulier de l'amour mis en regard : regarder doucement son homme endormi.
Je m'émerveillais de la courbe de ton épaule, du chemin de ta hanche à moitié tournée, de tes pieds, de ton bras allongé, de ta bouche entrouverte, du dessin de tes paupières, de l'ombre de ta barbe sur ta joue... J'ai refermé la porte doucement et je suis allée m'asseoir dehors. Le monde, mon monde, avait retrouvé son axe... 
Toi en train de dormir, enfin abandonné au repos.
Comme là bas. Ce là bas où j'aimerais tant retourner avec toi un jour. Car c'est là bas que j'ai entamé la suite de ma Lettre Infinie, que je n'ai plus arrêté d'écrire. Que je t'ai aimé passionnément. Et que quelque chose a commencé autre. 
J'étais femme heureuse. Tu dormais. J'étais heureuse. Et les merveilles... Et cette lourdeur un peu moite de la chaleur d'une après midi. Et en moi toutes les poésies de toi qui devenaient lumières et paix.
J'attendais doucement que tu te réveilles. Il y a eu ce café partagé, ces cigarettes, ton visage un peu chiffonné de sommeil, une enfant venue regarder par dessus ton épaule. Je me suis levée et, passant près de toi, je t'ai juste effleuré l'épaule, juste. Et je t'ai ainsi pris en mes doigts.
Sais-tu combien je t'ai regardé sans que tu le voies? Même la trace de tes pas dans le sable... Me trouves-tu excessive? 
Je t'aime. 
Tu m'as manquée aujourd'hui. Tu me manques maintenant. Tu me manqueras demain et tous les demains qui viendront. Mais je t'aime. 
Alors je suis en cette mer intérieure qui a des couleurs changeantes. Et des musiques deviennent tes bras et les pensées que tu as sur moi. Elles sont, toutes ces images, tes bras qui me tiennent et qui me disent " Je t'aime, je suis là; tu n'auras plus peur; je suis là". Et moi en train de pleurer. 
Je t'aime beau beau amant amour de mon coeur, mon sensible, mon sentimental.
je t'aime.
À nous, à nos mains, à l'amour qui nous lie, au manque de toi, au manque de moi. À l'espoir et aux rêves. Au possible. Tout vient. Crois...

MMD





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