mardi 15 mai 2018

Ma lettre amoureuse, mon amour,

ce soir c'est Havasi... Merci pour ce matin, pour ce sourire léger que tu as, pour le son de ta voix, pour les petits gestes partagés d'un matin tien, pour tes yeux, pour la légère ombre sous eux, pour ta bouche que je regarde. Merci.
Merci pour ton " j'ai regardé la vidéo". Moi je la regarde souvent. Je les regarde toutes. Elles sont, comme tu l'as dit, ta lettre amoureuse à toi, ta façon de m'écrire, de me poser en tes lointains pour que ceux-ci deviennent présences. Elles sont tes mots à toi, comme les musiques partagées. Elles me sont essentielles, nécessaires, vitales. Je les parcours, vous regarde ( tu apparais peu mais à chaque fois c'est comme un grand coup en moi), laisse tes paysages envahir mes yeux... En chaque partage d'une vidéo je t'entends. Et je rêve d'un autre monde, différent de ma prison ici. Un monde d'eau, de vents, de pierres, de ciel immense, de nuages, de lumières...
Tu m'aides à vivre. Avec toutes tes vidéos. Tu m'aides à vivre.
Et il y a la notre, là-bas. Ce fut doux tu sais. Et je nous regarde. À me noyer le regard. À en avoir des frissons et ce sourire heureux et un peu bête qui prend vie sur ma figure et contre lequel je ne peux rien. Le sourire d'une femme amoureuse. Amoureuse d'un magique. Amoureuse de son étoile.
Amoureuse de son homme. Amoureuse.
Amoureuse de ce qui vient. De ces moments où nous pourrons écouter la musique sans que quelqu'un vienne dire de l'éteindre. De ces moments où nous nous rendrons au monde, celui de la paix. Celui où des enfants rient. Celui de repas partagés. Celui où tu liras et où je te regarderai.
Amoureuse comme au premier jour.
Tu connais mon côté sentimental, fleur bleue, naïf... Mais j'ai toujours cru en l'âme dédiée, en l'âme compagne, en l'âme prières. J'ai toujours cru que nous sommes nés pour les mains et le coeur de quelqu'un. Pour l'amour de quelqu'un. J'ai toujours cru que sans notre autre nous ne sommes rien.
Non pas possession, mais marcher aux côtés de l'autre. Je ne te possède pas. Je possède ce nous que nous formons. Je possède ce battement magnifique qui nous lie. Je possède l'amour.
Je parlais de toi l'autre jour à notre amie... Je lui disais que je m'émerveillais de la femme que tu as fait naître, de ces "femelles" en moi qui cohabitent désormais, de mes rêves de paix, de normalité et de mes désirs, de mes envies de jeux... Et que j'aimais ça. Elle m'a répondue que j'étais devenue femme dans toute sa complexité de femme. Voilà ton miracle : me laisser être. Me laisser devenir.
Alors ce matin je te regardais et je vibrais à tout ça : la paix d'être avec toi, le bonheur de te voir, la magie de mon désir pour toi existant avec la normalité entre un homme et une femme.
Je t'aime amour mien.
Tu le sais. Et je te le dirai encore et encore pour que derrière tes yeux je sois et tous les possibles.
Je ne cesserai pas de te le dire, de te l'écrire. Jusqu'à mon dernier souffle.
Pour que tu tiennes. Pour que tu vives en te sachant aimé pour toi. Seulement pour toi. Ce toi qui fait ma vie et mon sang et mon présent et mon futur.
Te rends-tu compte que nous avons notre part d'éternité avec notre belle histoire? Que rien ne sera plus jamais comme avant? Que nous sommes inscrits dans un miracle? Que nous sommes, en nous aimant, ce miracle? Qu'après nous resteront tous ces mots de nous, cette lettre infinie, ces poésies? Et que nous donnons du bonheur à tant de gens qui nous lisent?
Que nous leur disons ainsi : croire, croire, toujours croire, ne rien lâcher, ne pas laisser la raison tuer l'amour, le vital, l'essentiel. Qu'au mal du monde nous opposons notre écriture à 4 mains.
Que nous avons marché et marché. Que nous avons mis tant d'années à comprendre, à apprendre, dans la souffrance, dans l'acceptation inepte, dans la mise au monde de nos enfants, nos plus beaux côtés... Et puis que nous avons reçu l'autre après tant de misères, tant de batailles, tant de questions restées sans réponse... Que nous avons maintenant la force de toutes ces années où nous mourions doucement, englués dans des histoires terribles de non amour et de névroses, de violences qui nous utilisaient pour mieux nous "dompter", nous "encager" aux ordres d'autres... Moi j'ai largué les amarres un soir de tempête. J'ai refermé la porte de toutes ces années. J'ai eu ce courage effrayant. Je suis partie. Sans rien. Tu le sais. Tu l'as vécu avec moi. Il me fallait ce dépouillement pour recommencer. Et il y avait toi. Je te vivais comme une évidence. Et même si tu étais parti de notre histoire alors, je sais que je n'aurais rien regretté. Rien. J'aurais souffert le martyr mais je n'aurais rien regretté. Il y avait toi. Et ce toi que j'aimais m'a permis d'oser, le oser vivre, le oser aimer, le oser offrande, le oser don, le oser amour. Je sais que tu sais. Même quand je te disais le contraire. Tu sais tout ça. Tu as la sensibilité à l'autre qui me fait t'aimer aussi. Je suis partie, en cavale et libre. Je ne cherchais pas une vie "normale". Je partais vers toi et la liberté de t'aimer. Tu m'as offert tant depuis, même si il est vrai que je rêve parfois de vie "comme les autres". Je sais que nous aurions pu avoir une vie ensemble. Je ne dis pas une vie parfaite. Mais une vie où nous nous conviendrions.
Et je sais aujourd'hui que tu sais ce que signifie le don de soi en amour, le don d'une femme.
Tu ne l'as jamais reçu ce don. Toi tu viens d'un milieu où l'on vit côte à côte, souvent individualiste. Où la réussite et l'argent sont importants. Mais où on a oublié l'humain, le coeur, l'amour. Le don.
Je t'aime. Je t'aime pour ne pas être parti le premier soir. Pour avoir ressenti qu'il faut savoir à un moment s'abandonner et être vrai. Pour m'avoir rendue immense. Pour m'avoir rendue à mes mots. Non pas que je n'écrivais pas avant toi. Mais je ne faisais qu'écrire. Depuis toi j'écris sens. Et je n'y peux rien si tu es central dans mon écriture. Je n'y peux rien. Peut-on quelque chose contre le sang qui coule en nos veines?
Je t'aime. Je t'aime.
Ce soir je suis sur la terrasse, le premier soir et tu me murmures que je te regarde enfin. Je suis tremblante à l'intérieur de moi. Mais je sais, je sais, et c'est si fort, que les frissons que je ressens alors, que ces papillons dans mon ventre, sont mon abandon à toi et que je viens de te retrouver. Toi tu ne le sais pas encore. Et puis il y aura cette soirée dans l'appartement d'alors et mon poing qui s'est définitivement ouvert.
Je t'aime. Ne bouge pas. Garde nous contre les autres. Garde moi en nous, en toi. Ne bouge pas. Et continue à me murmurer ta lettre amoureuse...
Je t'aime mon bel, si bel amour.

MMD

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