vendredi 27 avril 2018

Amour mien,

Cette nuit je m'enfuis dans le premier souvenir frisson que j'ai vu s'éveiller en tes yeux et sur ta peau, ce moment où tu as reçu Rumi et que j'ai touché des doigts ton émotion. Tu te souviens? Tu te souviens de cette chambre, de cet éternité mise en musique et en voix? Te souviens-tu de la lumière au travers des rideaux?
Moi je me souviens. Je me souviendrai jusqu'à la fin de mon souffle de cette musique que nous avons pris comme notre. Qui nous ressemble. Qui nous parle.
Ces voix qui te faisaient prendre mes yeux n'importe où. Ces voix qui ont le souvenir de ta présence et de moi chavirée par l'homme que tu es.
Oui, cette nuit je suis en ceci et je feuillette mon livre des heures. Je suis à nouveau cette femme qui découvre la puissance du désir, la puissance du plaisir. Qui s'effraie presque de ces intensités. Qui découvre ce que les mains d'un homme peuvent faire de la peau d'une femme... Je suis encore cette femme que tu fais naître en ton désir, par ton désir. Et qui brûle, qui brûle. Qui se découvre amoureuse, profondément amoureuse, fascinée par toi, être encore étrange pour moi, si peu familier de mes mondes. Qui chavire et tombe en toi. Qui est tatouée par tes yeux. Par ta voix. Par ton intelligence. Par ta tendresse. Par ton urgence du désir. Par ces photos que tu prends de mes bras habités. Qui t'écoute et pouvait t'écouter sans fin. Ce moment de ma vie où j'ai déposé les armes face à quelqu'un, toi. 
Je t'aime. 
Je tourne les pages de notre histoire, de notre album à nous : là tu allumes une cigarette, là tu conduis, là tu fermes les yeux, là tu endors un enfant... Ici et là, ma belle balade amoureuse; toi me regardant, encore à moitié endormi, un matin de vents et de mer préparer le petit déjeuner; toi m'offrant des étoiles; toi en train de pleurer; toi qui murmure dans une pénombre et qui ne sait pas encore que nous allons nous choisir, nous aimer, nous attendre, nous espérer, nous rêver, nous offrir des moments beaux à pleurer. Toi marchant, toi me faisant l'amour, toi m'effleurant la main, toi accroché à mes yeux quand rien n'allait.
Tous ces toi qui sont devenus mon univers. 
Je joue avec mes mémoires de toi, de nous. Je mélange les moments de doute, les moments de certitude. Notre chez nous respire par nos musiques et par tous ces objets que tu as déposé ici. 
Je te mets en poésie. Elle seule permet de dire. 
Je te mets en mes murmures érotiques, sexuels. Je te mets en mes mots des lointains pour que ta main tienne la mienne fort.
Je te pose en mes mains qui effleurent mes hanches, en mes doigts qui caressent ma bouche, en la houle qui nait en mon ventre. Je te dessine en la musique qui monte du plus profond de moi, en ton odeur qui est toujours là, en moi. Je te brode en ton gout, en ta texture, en le grain de ta peau, en ton grand corps d'homme si beau, en ta salive, en tes reins, en ta façon de mener, de jouer, en ton frisson, en tes mots du sexe et tes mots amoureux, en le chemin de  ta langue, en ton impatience, en ta main qui appuie sur mon dos, en tes paumes qui m'empoignent...
Je te délie en mots des désirs, en mes mains qui sculptent ton corps, en tes cuisses, en ton sexe, en mon " tout femelle", mon "tout femme".
Je te chuchote en lettres... 
Je te joue. 
Je t'aime mon tout, mon homme pour moi, mon homme à moi. Je t'aime en tout. 
Je t'aime.
En manque de toi. 
Mais j'ai nos vidéos de nous, nos musiques, nos photos. Elles tiennent l'absence à distance.
Elles me permettent de patienter avant de te retrouver.
Tu me manques.
Mes merveilleux, mon charnel, mon amour.

MMD



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