samedi 7 avril 2018

Mon amour,
aujourd'hui journée un peu paresseuse, un peu indolente, chez des amis... Un air de famille, de repas partagés, de moments bonheur d'être ensemble. Et, en moi, par delà le masque, toi, toujours toi.
Comment peut-on être à ce point habitée par quelqu'un? Le porter? Lui parler dans cet espace sans limites qu'est le coeur?
Toi pour partager avec moi, pour ne pas porter seule la tension de l'attente, cette attente là, la notre.
Toi pour que les heures ne soient pas si longues...
Toi pour que tous ces moments sans nous ne soient pas perdus. Toi que j'imagine là bas. Sans savoir ce que tu fais j'invente un samedi. Je m'invente des morceaux de toi, de vous. Dans ta vie si loin de ma peau...
C'est le milieu de la nuit. J'aime cet espace de l'obscurité et je ne l'aime pas. Je l'aime parce que tu viens ici, chez nous. Je ne l'aime pas parce que la nuit mes vieux démons reviennent aussi parfois. Mes nuits sont entières et vides. Tu me manques tant. Comment exprimer ce manque lancinant, qui fait si mal parfois? Te le dire encore et encore ne règle rien. Mais c'est comme si je te parlais. Comme si j'avais ma joue contre ton épaule et que je pouvais pleurer. Je ne pleure plus devant les autres. Aux autres je ne fais que prêter une vie qui n'est pas la mienne. Ma vie est avec toi dans ton lointain. Ma vie je la porte en moi, dédoublée, la Mariem pour les autres, pour faire comme si et la Mariem qui vit une autre vie, celle où elle t'aime et où tu as tes doigts noués aux siens. Je t'ai donné ma vie.
Qu'as tu fait aujourd'hui? Ai-je habité tes pensées? M'as-tu, en toi, emmenée me promener? M'as-tu offert un paysage, un livre, une musique, un rire partagé, un silence, leur bonheur enfantin ? As-tu porté à ma bouche quelque chose que tu as aimé en mangeant? As-tu effleuré, soudain, ma peau? As-tu pris une photo de mes bras habités? T'ai-je manqué comme tu me manques? M'as-tu fait l'amour comme moi je te le fais?  Vis tu, toi aussi, ce dédoublement, cette vie double? Je t'aime.
Je vais aller me coucher. Tu dors déjà, de cette façon tienne de dormir parfois, une jambe tendue et l'autre à moitié repliée, un peu à plat ventre. Je vais me glisser contre toi, doucement. Ne pas te réveiller pour que je puisse, émerveillée, t'écouter respirer, mettre mon visage dans cet espace de ton corps dans ton dos et t'inspirer doucement. Poser ma main sur ta hanche et laisser la nuit et la paix nous rendre à la simplicité d'un lit partagé. Je t'aime ainsi mon si beau tendre, ma carte de la nuit, mon amour lointain.
Je t'aime. Je t'aime mon doux tendre, mon rêveur, mon homme.
Et nous pour que la vie soit sens. Nous. À toi mon merveilleux, mon magnifique amour, à toi...
Je t'attendrai. Et je t'aimerai encore et encore. Encore et encore. Ma belle prière amoureuse.

MMD

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