mercredi 25 janvier 2017

De la mélancolie d'un mot...

Un mot voyage, un mot après l'autre, un voyage après un voyage... Il n'a de sens qu'écrit en mes reins, en mes poignets, sur ma bouche. Il voyage ce mot qui devient alphabet des lointains. Il dit sans dire. Parler c'est effacer les mots. Il faut aimer avec les mots, en faire des gestes, des silences. Déposer au pli du cou la phrase qui s'en vient. La lancer, la rattraper, la déposer sur la paupière, y mettre des accents aigus, des accents graves, des accents circonflexes, des petits points...
Les mots se lisent avec les doigts, le bout des doigts, là où la rondeur rend les lettres majuscules.
Laisser au temps les minuscules, les virgules, les points qui délimitent.
Seul le silence, celui qui est lumineux, celui qui est murmures, convient au mot. Un silence qui se fait parole, langue, dialecte.
Un mot est un corps. Il se lit en braille. Il se caresse en eaux, en langues, en soupirs.
Poser un mot et encore un autre mot, mot en mot, mot à mot, mot et mot...
Ouvrir un mot et entendre tous les mots qu'il contient.
J'écris au bord de ton oreille pour que tu m'entendes.
Je ne sais rien faire d'autre que ce voyage de mes mots à ton oreille, ces mots que j'endors sur ta peau et en toi.
Et à la nuit qui met de la mélancolie à mes ailleurs, écrire, écrire encore... Évidences.

Mariem mint DERWICH

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire