jeudi 5 janvier 2017

Ma lettre infinie, encore et toujours....

Continuer cette discussion infinie, cette discussion qui n'est que silences, car mes mots sont silences. Et dans ces silences ils disent l'essentiel. Il faut des silences à la parole. Mon écriture à toi, de toi, de nous, est ce silence. Celui qui permet tout, celui qui raconte tout à celui qui sait écouter.
Mon journal d'un bord de moi, pour raconter cet espace, ce manque. Dire aussi qu'aujourd'hui n'a pas été bon pour moi. Que tu n'y es pour rien. Toi, au contraire, quand tout va mal, je te rappelle. Tu me donnes la possibilité de fuir en moi, loin, loin là bas, et de me poser dans un souvenir, un parmi tant d'autres. C'est ce souvenir qui permet aux mauvaises choses de glisser un peu sur moi.
Ce soir je suis là bas, en face de toi, dans un moment parfait. Et je te regarde. Je te mange des yeux. J'arrête le temps, quand tu as posé tes lèvres sur mes doigts, quand tu as allongé ton corps sur un fauteuil, quand tu as allumé ma cigarette. De ce temps qui est en moi je fais ma respiration.
Tu te souviens de cette soirée parfaite, hors de tout? Quand tu as voulu nous offrir ce moment de paix, ce moment où nous serions nous, sans sexe, sans désir autre que cette plénitude à être avec l'autre, dans les petits gestes, les histoires racontées.
Ce pas de deux dans une pénombre douce.... Et ton regard, et ta voix, et tous ces toi redevenus un.
Comme un vieux couple. Comme un jeune couple. Comme une voix douce. Fluidité...
Des paroles, des silences doux comme une musique, des gestes, des respirations, des petits rires. Le corps et l'esprit qui se déconnectent de dehors et qui font de tout notre monde d'un instant.
Ce pouvoir que tu as de refaire monter à la surface la femme que je suis, réellement.
Et cette puissance de ce sentiment qui m'habite quand tu n'es que toi, simplement toi, tendre, mélancolique, rêveur, lissé, comme retrouvé.
Pour aimer il faut aussi l'éloignement. Il rend l'autre encore plus présent.
Alors, des jours comme celui ci, je repars en ta voix, en toi, en ta bouche sur la mienne, en tes bras qui me tiennent et qui disent au monde extérieur de nous laisser en paix, en cette dernière soirée.
Tu me manques. Et tu ne me manques pas. Tout se construit. Tout est... Même la tristesse fait partie de l'amour. Même la peine.
J'ai pris de toi ce que tu es. Tu me l'as offert. Je me suis offerte aussi. Que peut le temps ou l'éloignement face à ce cadeau?
Je suis heureuse quand je suis dans nous, car je suis peut-être la seule personne à t'avoir toi, toi, depuis des années.
J'ai cette chance magnifique d'avoir reçu un homme magnifique, un homme dont je suis fière, un homme que j'admire, un homme que j'aime.
Je t'entends rire en lisant ceci et tu vas me répondre que mes mots ne sont pas objectifs.
Pourtant ils le sont. Non pas parce que je t'aime. Mais parce que l'homme que tu es m'as touchée quand nous nous sommes vus pour la première fois seuls, dans le jardin, quand tu étais venu avec ta peine, avec ce nœud que tu avais en toi, quand tu avais les larmes aux yeux.
C'est à ce moment là que quelque chose a commencé à céder en moi.
Parce que tu es un homme bien, quelqu'un de profondément bien et bon, de profondément doux, de profondément ancré en l'amour. Tu n'as pas tout tué en toi.
Tu ne te vois plus. Alors laisse moi te regarder pour toi. Laisse moi te dire combien tu es précieux. Combien ce mélange de toi, douceur et violences, est beau. Combien il te raconte.
Laisse moi te regarder pour que tu te souviennes de l'homme que tu es... et beau, si beau...
Je te parle, parle, parle, et je te raconte que mon désir pour toi est permanent, intact.
Que cela m'est étrange. Que cela m'est merveilles.
Merci d'être. Aujourd'hui tu m'as aidée à tenir. Tu m'as aidée.
Tu vois?
Et si tu sais m'attendre, je reviendrai vers toi. Et tu auras ce regard immense, affamé, de l'homme que j'aime...
Moi je t'attends. Et Rûmi pour adoucir le temps....
Je t'aime.

MMD



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