mardi 10 janvier 2017

Ma lettre infinie...Habibi ( mon aimé, mon amour)

Cette lettre infinie c'est toi. Toi et ce sentiment de toi qui m'habite. Un espace où je te pose. Un espace où je vais quand la vie du dehors, celle des quotidiens, est si pesante, si dure qu'il me faut entrer en apnée, stopper ma respiration, serrer les dents, baisser la tête et m'enfuir dans cette lettre infinie.
Cette lettre infinie déroule ce qui s'échange, ce qui se devine, ce qui se pressent, ce qui s'offre quand la distance ne permet pas le contact physique mais qu'elle est place pour les intimes.
En arabe l'amour se dit El houb... La douceur de ce H, l'arrondi du ou, la tendresse de ce b. Comme ta bouche sur ma bouche. Comme ce souffle que tu expires dans le plaisir.
El houb. Aimer. Désirer. Renaître. Vivre.
Et moi, la femme à personne, la femme de rien, devenue femme de, femme à, femme pour....
Femme pour tes mains. Femme pour ton corps. Femme pour ta peau. Femme pour ton esprit. Juste femme. Femme pour toi. Femme en toi. Femme en nous.
Tu me manques. Tu manques à mes espaces, à mes murs, à mes bras, à mon ventre. Tu me manques comme on oublierait de respirer. Tu me manques. Tu me manques.
Alors revenir, vite vite, à ma lettre infinie, à toi à qui je parle, que je mets en mots pour recréer cette présence si forte de ton corps pas loin de moi, pour sentir ce que tu dégages, pour te redessiner dans tes gestes, ceux que je connais par coeur, ta façon de croiser ta jambe droite sur ta jambe gauche, ta façon de fumer, ta façon de tenir tes mains.... Tes mains. La beauté de tes doigts, la force qu'ils dégagent, l'arrondi des doigts, la douceur de la paume, ce petit mouvement de la main, le délié des jointures, cette main qui m'est devenue si familière, le goût de tes doigts sur ma bouche, dans ma bouche...Ta façon de tenir ta cigarette, avec le pouce qui vient recouvrir le filtre, ton autre main qui repose sur ton genou droit, doigts un peu pliés.
Cette lettre infinie pour te dire que je t'ai tellement regardé, même quand tu ne le voyais pas, que mes mots deviennent pinceaux, ma mémoire se fait couleurs.
Et ce besoin enfantin de te regarder encore et encore dans ma tête. La ligne du cou, émouvante. La douceur du muscle des bras... Tout ce corps de toi, ta gestuelle, ta façon calme d'occuper mon espace.
Même ton corps est murmures, immobile, juste en ondes que je reçois, que je perçois. Un alphabet particulier que ton corps et qui me parle, que j'entends, que je regarde, sans fin...
Ton regard qui se fait fenêtre ouverte, qui se pose sur moi...
J'userai les mots pour te dire. Et quand ils seront usés j'en inventerai d'autres. Et il y aura cette lettre infinie, toujours, neuve à chaque fois, à chaque voyage de mes yeux à toi.
Tous ces mots de toi pour te raconter. Pour t'entendre.
Pour me dire. Pour écouter tes mots dans une pénombre, ceux que tu chuchotes, ceux que j'entends résonner à ta poitrine.
Cette lettre infinie pour dire l'amour. Pour dire que je suis tombée en toi tellement vite que je suis sure que la terre s'est arrêtée de tourner pendant un instant... Avant, après. Maintenant.
Et toi, ma lettre infinie, mon autre, mon homme mots, mon homme, mon poétique...
Toi qui sais entendre mes mots.
je t'aime.

MMD

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