vendredi 6 janvier 2017

Ma lettre infinie...là bas....

Toujours mes mots de mon bout de mon monde à ton bout du monde. Comme un pont, un chemin étroit qui me ferait parvenir à toi. Ma lettre des infinis, ma lettre infinie, commencée sous tes mains et qui déroule notre histoire. Que tu entendes ma voix t'écrire.
Une chanson de la mer, ta voix, ma lettre... Combien d'espaces peut-on supporter? Au long de combien d'espaces te tisser? Inscrire cette absence présence?
La terre tourne. Nous tournons avec elle. A force de tourner, à force de ce mouvement des marées, peut-être nous rejoindrons nous sur une plage, quelque part, dans l'entre-île, celle née dans la magie d'une rencontre improbable... Flux et reflux... Se faire l'amour dans cette houle. Partir, revenir. Ta peau, ma peau. Le cercle parfait.
Revenir à cet instant où nous nous sommes embrassés pour la première fois, après nos mains qui se cherchaient sans oser se toucher, ce désir qui tissait ce qui allait venir, ma bouche en ta bouche.
Il y a eu deux premières fois. Le premier baiser. Puis l'autre premier baiser, celui de la pénombre, sur la terrasse là-haut, complet, en chuchotis, en acceptation de l'autre, en abandon, quand le corps se fait évidences... Et ta voix qui continuait à murmurer, cette douceur que tu posais sur moi, ce corps, le tien, qui ne savait pas s'il devait rester là, en nos bouches, ou partir... Et ce moment fragile où tu as cédé... je l'ai entendu ce moment. Je n'entendais que lui. Et ton murmure.
Ce murmure n'a jamais cessé. Il est toi. Ta parole déposée en un murmure.
Combien de nos barreaux de prison avons-nous déposés ce soir là? Digue qui s'ouvre, laisse l'eau reprendre sa place... Cette première fois où tu as mis de la musique et des désirs et des jouissances en mon corps... Cette première fois où tes bras ont dessiné l'endroit où je dois être...
Cette première fois où mon horizon prenait les contours de ton grand corps allongé là, celui que tu ne regardes plus, toute cette peau offerte à mes mains et à mes lèvres, à mon odeur, à la femelle en moi...
Cette première fois où j'ai suivi du regard la ligne de ton torse, ton ventre, tes bras, la courbe de tes épaules, ton dos, ton cou, tes cuisses, tes jambes, tes pieds, tes flancs, ta bouche et ce petit mouvement de ta lèvre inférieure qui me chamboule, un peu plus avancée, charnelle, sexy... Ton regard abandonné... La forme de ton nez, ton front, tes sourcils, tes oreilles...Litanie sensuelle... Litanie des désirs. Litanie de toi... Je ne te nommais pas encore, soufflée par tout ce qui arrivait. M'habituer à ton nom sur ma langue... Et la peur, ma peur, ma honte de moi, ma détresse de me montrer... Et toi qui brisais la carapace, tendrement...
Il faudra du temps pour que je me ré apprenne, que je dépose mon corps si longtemps détesté, si longtemps massacré, si longtemps violé, si longtemps oublié... le laisser partir en tes mains.
Ton désir de moi, pour moi, cette bouche que je me découvre belle sous tes yeux, tous ces morceaux de moi éparpillés, tu en fais un tableau, tu recolles patiemment les brisures, tu lisses... Tu me rends à moi-même, mon homme des lointains.
Oh oui, combien d'espaces pour supporter le manque? Jusqu'à quel bout de terre aller pour renaître?
Une histoire pas comme les autres, la magie de tout ceci.
Je t'aime mon bel oiseau, mon sensitif, mon sexuel, mon tendre, mon homme de là-bas, mon corps, ma salive, mes jambes qui s'ouvrent, ma bouche...
Entends-tu mon bout de mon monde? Me rêves-tu comme moi je te rêve? Me prends-tu comme moi je te prends? Est-ce que je t'accompagne comme tu m'accompagnes à chaque souffle, à chaque petite banalité quotidienne?
Ma main qui s'est ouverte et que tu tiens entre tes doigts... Voilà ma réalité...
Je t'aime.

MMD




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