samedi 7 janvier 2017

Ma lettre infinie... pour dire....

Tu es l'homme de ma vie. Dit ainsi cela semble d'une banalité affligeante, une expression utilisée jusqu'à nauseam.
Pourtant tu es cet homme de cette vie qui est la mienne. L'homme du reste de ma vie. Quand commence t'on à vivre? Quand commence la vie? Quand peut-on parler de vie?
Je ne sais pas. Une vie n'est qu'une succession de choses que l'on permet. Nous croyons toujours subir. Nous permettons cette soumission. Et l'on vit ces vies comme l'on peut.
On les cadre, les entoure de règles, de garde fou. Une vie de chemins balisés, emprunts de tous les renoncements, de tous les pragmatismes.
Tu es l'homme de ma vie. Évidence. Évidence. Une compréhension profonde de ce chamboulement en moi. Comme tu le dis si joliment " une histoire à écrire ensemble". l'histoire du reste de ma vie, celle de l'automne, quand les arbres deviennent feu et couleurs. Non pas la fadeur d'une seule couleur, mais ces explosions, ces embrasements qui rendent aux paysages la fulgurance de l'originel.
Tu es l'homme de ma vie parce que je t'ai ancré dans mes présents. Parce que je ne conçois plus ma vie sans toi à mes lisières mais aussi en mes centres. Parce que tu as ce goût des chemins de traverse, que tu n'as pas laissé ta raison détruire tes envies et tes désirs de moi.
Parce que tu sais qu'il ne nous est plus donné un futur lointain. Parce que tu es seul en toi, terre désolée, peuplée de tes manques, de tes absents, de tes rêves. Parce que tu as entendu ce que je pouvais t'offrir : toi. Te ré inventer... Mon corps et mon amour pour que tu saches que je suis là, qu'une femme est là, quelque part. Qu'en elle tu peux t'endormir, déposer les armes, l'aimer de tout cet amour que tu as en toi. Qu'elle avait le poing serré, dressé, fermé jusqu'à la douleur. Et que tu as ouvert ce poing.
Un homme qui fait de la main d'une femme une main offerte est à la hauteur de son humanité.
Tu es l'homme de ma vie.
J'aimerais vieillir avec toi, dans cet espace de nous qui nous est permis. Que mes doigts suivent ton visage, années après années. Que tu sois cet homme immense que tu es, changements et permanences. Que la fluidité de nos silences deviennent le lieu de nous, cette maison imaginaire où tu aurais posé ta vie en mes mains. Notre vie, nos vies. Ce nous qui est la vie. La seule.
Tu es l'homme de ma vie, de mon corps. Celui en qui je me dépose, en qui j'inscris mon corps et te laisse me guider, m'éclore, m'aimer.
Je t'aime en esprit. je t'aime en corps, en sexe, en salive, en plaisirs, en " Touche moi, prends moi, ouvre moi, viens, viens, viens, donne toi, offre moi, profond, chaleur..." et la musique des plaisirs, les notes du souffle soudain affolé, cette sensation de feu et d'ouverture, la jouissance déposée sur la bouche de l'autre... Tu es l'homme de ma vie parce que tu permets tout ça, cette perception aiguë de ces désirs qui habillent la peau de fourmillements, qui rendent électrique, sensible à l'extrême, juste repliée sur ce toi qui déclenche en moi cette alchimie de l'amour physique.
Tu es l'homme de ma vie. Me prends-tu comme femme de ta vie?
Continuer ma lettre des manques de toi... Te broder comme mien. Te respirer comme homme mien. M'expirer comme tienne. Entièrement. T'offrir ma seule langue, mes mots, ma dernière frontière, mon corps.
Et ton désir de moi pour que les heures ne soient plus que livre de toi, de moi, de nous.
T'aimer, te vouloir...
T'aimer mon passionnel ( peut-on aimer sans passion?), mon homme aux yeux de brumes, mon homme qui me fait résonner, mon ange, mon coeur, aimé, aimant, désiré, désirant...
Et mon corps en désirs de toi....

MMD



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