mercredi 8 février 2017

Ma lettre infinie... ma maison

Je n'ai pas tous les mots de toi, tous ces mots qui vont, qui viennent, qui disent. Je t'écris et ma lettre infinie n'est que mot unique, à l'infini pétri, inversé, respiré, posé à nouveau. J'ai ces mots devenus seul mot pour continuer mon voyage de toi. Et qui redeviennent mots multiples au gré de ce qui est.
J'ai tous ces mots uniques pour que mes doigts ne te quittent pas, pour que tu me sentes, là, présence vivante. De mes mots doigts je me promène en toi, sur toi. Ces mots qui s'envolent je les fait tiens.
Je suis devenue immense parce que je t'appartiens. Et dans ce sentiment d'appartenance refaire un monde...
Je t'appartiens devenue femelle, charnelle, femme, femme, de façon si aiguë que parfois cela frise l'insupportable, que mon corps n'est plus que ce tout devenu texture. J'ai explosé en milliers d'étoiles, chacune posée en tes gestes. Étoile pour tes mains, étoile pour ta bouche, étoile pour ton sexe, étoile pour ta salive, étoile pour ta voix, étoile quand tu te racontes, étoile quand tu fermes les yeux,  étoile quand ton souffle s'accélère, étoile quand tu viens en moi.... Milliers d'étoiles qui te ressemblent, qui tournent et tournent encore cet homme que tu es.
Ce matin, dans la douceur d'une chambre, dans ce moment où tu as entouré mon corps de tes bras, j'écoutais ton souffle. Je le connais par coeur ce souffle et il m'émeut encore. 
Et quand nous avons entamé la balade des désirs, quand ton corps s'est fait houle et le mien feu, cet instant où je bascule, où je suis électrique, où ta main sur moi est arc en ciel, cette harmonie des envies, j'ai laissé venir la femme en désirs, la femme en amour, la femme charnelle.
Belle folie que de te désirer, que cette brûlure, que ces jouissances. Tu es mon horizon, celui où j'ai posé mes yeux. 
Je t'écoutais te raconter, bribes de ta vie, fractures ressenties, toutes ces choses qui t'expulsent de toi, qui rendent ton corps trop étroit. Ces tensions que je lis, que je ressens. 
Mon homme si fort et pourtant si fragile. 
Dans ce conte de toi, retrouver l'homme que tu es et te dire encore et encore, à en perdre le souffle, que tu es une belle belle personne. Que tu es un homme bien. Je ne le dis pas parce que je t'aime. Je le dis parce que c'est vrai. 
Cet homme lumière qui est toi je l'ai reçu dans toutes ses dimensions. Petit à petit il m'offre l'histoire de ses vies. D'un bout d'homme à un autre bout d'homme je tisse l'homme qui repose en mes mains et en mes histoires, mes livres de nous.
Bouleversée par ces larmes qui ne sont jamais loin dans tes yeux parfois, ce regard qui se brouille, cet abandon à toi et à moi, cette offrande de tes fractures, de tes regrets, de tes culpabilités, de tes rêves.
T'aimer fort dans cette eau qui monte à tes yeux. Émue, émue, chamboulée.
Personne ne voit donc ton regard devenir mer souvent? Cette petite chose qui te raconte tellement?
Et, dans ces instants où ton regard se fait eau, ressentir tant d'amour pour toi, au point que je me dis à chaque fois que mon  coeur va lâcher...
Et t'aimer, toi mon homme douceur et tendresse, quand j'allonge mes yeux aux tiens dans l'amour, tes yeux qui se font brume, ton souffle.
T'aimer quand tu racontes ton fils, ce petit bonhomme qui te ressemble tant, avec cette ténacité, cette volonté...
T'aimer quand tu parles de ton père, toi redevenu petit garçon et qui rêve d'être lui.
T'aimer quand tu déposes en moi tout ceci et plus  encore. 
T'aimer quand tu mets en moi ces morceaux de toi.
Je ne connais pas tout de toi. Mais ce que tu me laisses toucher de toi je l'aime. Et c'est toi. Et c'est ainsi que je t'aime.
Tu es mon miroir. En tes yeux je deviens belle et grande. Tu accroches ton regard à mon regard et je deviens papillon.
Tu me rends audible. Tu me rends normale. Tu me rends femme à aimer. 
Je suis à toi. N'en doute jamais, jamais. A toi. Parce que l'on  ne décide pas, parce que je suis vertiges de toi. Et parce que rien ne se commande, surtout pas l'amour, le sentiment amoureux, la puissance d'un lien magique, cette perception de l'autre en ce qu'il est prolongement de nous, morceau de nous, différent et semblable.
Je ne t'ai pas choisi. Je t'ai aimé. je n'ai rien calculé. Tu ne m'as pas choisie, moi si différente de ton monde, si différente de tes goûts. Tu m'as aimée parce que tu as laissé ton regard entrer en moi et que tu as regardé plus loin que l'apparence.
Je t'aime. Pas pourquoi ni comment mais ainsi.
Pour t'écrire en cette après midi qui s'en va doucement, je me suis allongée à toi et je m'endors dans ton odeur, dans ta respiration, dans cette paix que tu me procures. Juste toi et moi, une pénombre, un parfum de nous , une pause amoureuse, une pause tendresse. J'aime m'endormir prés de toi.
Ainsi j'habite où tu es. Ainsi tu es ma maison. Dans cette maison les fenêtres sont ouvertes, il y a de la musique, il y une familiarité des objets, une plénitude, un apaisement, une belle âme...
Toi, maison mienne, port mien, phare mien, vague mienne....Homme mien qui me construit une histoire belle comme une aurore....
Je t'aime ma fulgurance amoureuse, mon homme magnifique.... Je t'aime, passion. 
Une femme te tresse en elle. Elle te vit. Elle te 'coeur battant'. Elle te respire. Elle t'a posée en elle et elle est repliée sur toi. Elle  t'aime. 

MMD



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