mercredi 8 février 2017

Tu me rends possible et possibles...

La nuit est tombée. Il y a ces bruits du dehors, un peu de musique. Et ce temps qui n'en est pas un, cet entre deux, cet entre heures, celui où l'on est encore et celui où l'on va vers l'autre nuit, celle du sommeil.
Dans cet entre deux étrange et apaisant il y à toi. Tu es là sans être là, quelque part dans cette ville tentaculaire et trop bavarde. Cette proximité me permet presque d'entendre ton souffle.
Et moi qui reprends, dans la ouate un peu lente de  ce début de nuit, ma lettre infinie, mes mots. Non pas que je n'ai qu'eux mais parce que si je ne t'imagine pas, si je ne te parle pas, si je ne continue pas cette conversation sans fin, si je ne tisse pas entre nous, comment entendras tu ma voix? Comment m'entendras tu moi?
Tu me rends possible. Possible. Non pas impossibilité d'être, prisonnière, galérienne. Possible. Possible, de ce temps soudain accéléré, et possibles de tout ce qui se peut.
Possible et sens. Tu me rends ma liberté. Tu me rends à la lumière. Tu me rends au respect. Tu me rends à l'amour. Tu me rends à mon corps. Tu me rends à mes mots. Non pas mes mots des quotidiens mais tous ces mots qui naissent là, ces mots que tu es en train de  lire, ces mots que je pose sur ta bouche.
Tu me dis que je fais du bien à ta vie. Tu me fais aussi du bien, du bien à ma vie. Tu m'es ma seule certitude en dehors de celle que j'avance, que je vais m'en sortir, que je n'ai jamais rien lâché, même massacrée par terre, même en fuite, même en larmes. Jamais. Jamais.
Tu me rends possible. Tu me racontes la vie, l'autre, celle que je n'ai fait que côtoyer. Tu me rends possible parce que tu as posé tes mains sur moi et avant tes mains ton regard, ce qui est le plus important.
Tu me rends possible.
Et je t'aime avec tout de toi, tes côtés sombres, tes côtés lumineux, tes côtés doutes, tes côtés tendresse, tes fractures, tes sourires, tes efforts pour moi, tes présences en toi, ces multiples qui te rendent miroir brisé parfois.
Pour ces certitudes, ces larmes jamais très loin dans tes yeux, pour ta bouche qui attend et cherche la mienne, pour tous ces mots en toi, pour tes silences, pour tes petits sms qui illuminent mes instants, pour tes reins, pour ta culture, pour ton amour de moi, pour ton désir de moi, pour tes questions...
Pour tout ça et plus encore.
Et je te dessine possible de toi. Tu me dis "je veux être en symétrie de toi, être ton miroir, prendre le temps qu'il faut pour que tu t'aimes. Ça me fait grandir que de t'aimer".
Je te réponds : " tu me grandis en m'aimant; tu me rends à tout et à moi; je veux être ton miroir, ton harmonie, la musique qui danse en toi. Je veux être celle qui t'offre à toi par ses yeux; je veux être ton coeur et ta peau et tes mains et tes sommeils et tout ce qui est..."
Tu me rends possible mon amour. Te souviens tu quand je t'écrivais " que font deux  solitudes quand elles se rencontrent? Elles se percutent, elles se font l'amour".
Tu es ma solitude abandonnée.
Oui mon ange, mon homme, ma force, ma beauté, mon étoile, ma symbiose, mes mots, tu me rends possible.
Comment respire t'on dans le manque? Comment ne pas trouver étrange ma peau, mon corps, mon espace de vie?  Comment marcher, accomplir ces gestes simples quand tu me manques?
Et pourquoi me manques tu plus certains soirs, certains jours, que d'autres?
Je t'aime mon attraction terrestre. En me rendant possible j'ai pu t'aimer et non pas te fuir, j'ai pu te faire confiance et non pas douter, j'ai pu commencer l'apprentissage de moi.
Tu me manques. Dieu que tu me manques. Dieu que tu me manques.
Je t'aime.

MMD

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