vendredi 17 février 2017

Ma lettre infinie...alphabet inversé, alphabet amoureux

Je t'invente en écriture nouvelle, en alphabet étrange qui serait des lettres créées pour toi, pour dire ce qui m'habite. Présent, passé.
Il me faut cette langue neuve pour raconter une histoire neuve. Emmêler les lettres, faire des mots des accents, tisser des sonorités un peu barbares. Quand je te pense, je t'écris. Quand je t'écris je te dessine. Quand je te dessine je te renouvelle. Ainsi est mon amour, ma longue longue chanson de toi, de nous.
A chaque mot inventé je me pose sur ta bouche pour te lire. A chaque lettre qui naît je deviens ton regard. Pas celui qui se pose sur les quotidiens. Celui des lointains, ce choc toujours neuf, cette brume qui s'écoule vers moi. J'écris en ton regard. Les yeux ne mentent pas. Et tes yeux sont mes îles.
Je les aime ouverts, je les aime fermés. Je les aime même quand tu tends ton visage vers moi dans l'amour, que tu refermes les paupières. Ils sont alors bijoux. Ils attendent. Ils inventent. Ils sont dans l'instant.
Je les aime tes yeux quand ils s'arriment aux miens. Ils m'empoignent. Ils tracent des chemins en moi. Ils sont yeux de voyageur. Ils deviennent forêts et arbres et herbes et brouillard et eaux. Ils se posent dans ces petites rides qui les bordent.
Ils sont alors bateaux, allongés juste pour mon regard.
Mes mots sont mes doigts. Ils sont mon odeur. Ils sont ma peau sous tes mains. Ils sont ma bouche. Ils se font grands parce que tu les lis.
Sans ton regard ils meurent. Ils redeviennent simples sons, signes.
Toi tu les imprimes vies.
J'ai ce besoin perpétuel de t'écrire, de te parler via cette infinie chanson amoureuse, toujours la même, jamais la même, conversation amoureuse.
Tu rends mes mots aux confins de ce qui est. Tu les fais aussi coeur. Tu les rends à la musique.
Je te vois presque lire, je t'entends presque lire. Musique après musique. Et toi qui te laisse bercer par ces notes mises en lettres.
Tu m'es mot de l'entre deux, note qui contient toutes les autres notes, la note parfaite qui annonce l'harmonie qui vient.
Ne jamais se contenter de l'à peu près. Exiger l'entre deux. C'est là que la respiration se fait. C'est là que je t'aime. C'est là que tu es. C'est là que tu me lis en ce moment, à cette seconde où je te manque, où tu viens te blottir...
Tu me lis et je t'aime. Tu me lis et je frissonne. Tu me lis et la femme que je suis n'est plus que douceur.
Tu me lis au fur et à mesure que je t'écris.
Notre lettre infinie n'est que ce long long, lent lent balancement du désir. Un mouvement de hanche sensuel, une main qui cherche, un érotisme de l'attente et de la présence.
Elle est cette voix qui prend ce ton si particulier quand elle me parle, ce truc qui m'implose de bonheur, qui me rend sensitive et sourde à tout ce qui n'est pas toi.
Je ne t'écris pas, je te respire en mots.
Tu me lis et mon monde se fait bulle.
Reste mon homme. Sois cet homme des lumières. Ne change pas. Tu fais de moi un nuage de couleur, une femme qui danse, qui danse... Reste mon artiste, mon amour....
Tu as posé tes doigts sur mes doigts. Ils écrivent. Tu m'es lettre à l'envers. Tu m'es ce "Prélude" magnifique, quand tu as mêlé ton chant amoureux à mon chant d'amante. Sens tu mes doigts? Entends tu les mots qui viennent?
Tu es là, derrière moi, ta main sur ma main. Nous écrivons.
Nous nous aimons, nous nous touchons, nous nous offrons, nous renaissons corps à corps... nous nous écrivons. Nous nous faisons l'amour en lettre infinie. Un mot, un autre mot et tout se résume à ce merveilleux.
Je t'aime. Je t'écris; je t'aime. Je t'écris, tu es. Je t'écris et tu t'endors contre moi.
Je t'aime mon ange, mon amour.... Amour, amour....

MMD

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire