mardi 7 février 2017

Ma lettre infinie... Réel, irréel et aimer....

Aimer c'est aussi ré inventer l'autre, l'imaginer, puzzle que l'on remonte à l'envers, à l'endroit, le broder jusqu'à que la réalité s'efface. Jusqu'à ce que la réalité soit. S'imaginer... S'inventer.
On ne reçoit jamais l'autre dans ce qu'il est entièrement. On le reçoit dans ce que l'on voit de lui, dans nos attentes, dans nos vides, dans nos intimes.
Il faut le regarder cet autre, l'effleurer réel, l'effleurer irréel. Faire de lui une magie, y apposer toute la puissance du sentiment.
D'un silence, d'un froncement de sourcil, d'une expression fugitive sur le visage, créer un monde que l'on comprend, qui nous parle.
L'autre c'est l'Atlantide, continent perdu que l'on remonte à la surface, que l'on renaît au monde.
L'Autre c'est soi, soi plus elle ou lui, métis amoureux...
Je te regarde et tu deviens mes yeux. Je t'imagine m'imaginer et je deviens partie de ta mémoire.
En te liant et en te déliant, poésie de l'amour fou, je redonne à ta présence, à toi, la texture qui est aussi mienne.
J'adore te regarder. Je t'aime en te regardant. Cela est magie toujours renouvelée. Je te sculpte en mots et en regards, en mes mains, en tout ce qui tournoie en moi.
Je fais de toi ma lettre infinie, de ta peau une histoire merveilleuse, un abécédaire gourmand qui a ton odeur. Je te fais fruit et sucre et amer et douceur et vies imaginées et vies réelles.
Dans cet homme que j'aime assis face à moi, dans tes petits gestes, ta façon de boire un café, tes jambes croisées, tes mains au repos, ton regard soudain tourné vers mes yeux, je dépose un autre toi, celui qui a posé son corps sur le mien, poids doux qui me disait ton désir, celui qui est allongé après l'amour et qui ferme le regard, ces instants où rien d'autre n'est que nous, loin des réels.
C'est ça imaginer l'autre, cette obligation amoureuse qui permet d'empoigner le monde, qui permet la respiration.
Dans un de tes "Je t'aime" je tisse une histoire, simple, si simple. Car il faut de la simplicité à l'amour aussi. "Je t'aime" et un homme et une femme se touchent.
"Je t'aime" et je deviens caresse.
En t'imaginant j'entame mon chemin de  toi, de nous.
Sais tu que j'ai tes doigts enchâssés à mon épaule? Quand tu caresses doucement ma peau après cette houle qu'est l'amour physique entre nous?
Je les porte tes doigts, seconde après seconde. Ils sont ta présence dans l'absence. Comme je les porte quand tu mets ta main à ma main, quand les doigts deviennent chanson sensuelle et tendre, quand ta main est argile et que je la  traverse, que j'aime tes doigts, que je fais l'amour à ta paume...
Imaginer l'autre, tableau des couleurs, tableau des vents, tableau des souffles, tableau des silences, tableau bleu, tableau ciel... L'imaginer et l'entendre...
T'écouter parler, aimer tes intonations, frémir à ces petits moments où ta voix devient si charnelle....
Est-ce cela aimer mon homme? Dis moi, dis moi, est-ce cela aimer?
Est-ce cela, cette attraction vers toi et le plaisir à me perdre en toi?
Dis moi...
Ce matin je regardais ta bouche, je regardais  tes bras, je regardais ce regard un peu sombre que tu avais, cette petite crispation autour des yeux, la ligne de l'attache de ton cou à ton épaule, ton menton... Et, comme une gosse heureuse, je me disais " il est à moi, toute cette immensité est à mes doigts, à ma bouche, à ma peau, à mes mots"...
Dis moi, est-ce cela aimer?
Je t'imagine mon homme des lointains, mon urgence, mon essentiel. Depuis que je t'ai tenu entre mes cuisses, en mon ventre, en ma bouche, en mon regard, depuis que tu es ma lettre infinie, je t'imagine et te donne corps, réalités et irréalités. Je te donne toi. Je me donne moi. Je nous donne l'infini.
Et je me donne à toi, ma mémoire et mes réalités.
Il me suffit que tu sois, parfait et imparfait, beau, absent, présent... Tu ouvres mes yeux au ciel.
Je t'aime ma belle chanson amoureuse, je t'aime mon oiseau de paradis, je t'aime homme mien, mon île, ma préférence, mon amour.
Tu me manques. Je t'aime.

MMD




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