mercredi 15 février 2017

Ma lettre infinie... Un Nous et des possibles.

D'une écriture d'une vie à une vie. Tous ces mots, toutes ces années, ces mots qui m'ont permis de tenir... ceux qui m'étaient refuge, qui sont venus quand j'ai perdu la parole enfant, petite fille terrifiée, massacrée. Ecriture de ce qui tournait en moi et qui me fut, et m'est, garde fou, soleil, tendresse. Vie.
De mes mots j'ai habillé tout ce qui venait et tout ce qui ne venait pas. J'ai rêvé le monde et l'ai dessiné en mots. Le langage est pauvre; il restreint les rêves. Seuls les mots m'ont été silences mis en musiques.
Il y eut un mot premier. Il y aura un mot ultime. Entre les deux toi. Mot devenu familier, que j'ai apprivoisé, étrange et attirant. Tu ne sauras jamais combien je t'ai roulé en mes mains, combien je t'ai senti, reniflé, humé toi mon animal sensitif. Combien il m'a fallu me désapprendre pour t'apprendre, pour m'apprendre moi aussi. Combien il m'a fallu m'ouvrir, entendre tes mots, te faire confiance, briser le moule de solitude, le mur de méfiances... Ce sont tes fragilités qui m'ont permis ceci. Tes fragilités et les miennes. Tes fragilités et tes forces. Un homme me regardait enfin, voyait qui j'étais par delà les apparences. Un homme s'était déposé en moi, avait mis en mes mains ses fractures.
Je redevenais humaine, femme. Il donnait soudain sens à mes mots, à ces années où une petite fille en larmes refusait de quitter la femme qu'elle était devenue.
Tu m'as appris à me demander pardon. A demander pardon à la petite fille. A demander pardon à la femme. Non pas pardon parce que j'aurais fait quelque chose de mal, mais pardon parce que j'ai toujours cru que j'étais fautive, que mon existence brisait ce qui aurait du être.
Je me suis haïe pendant tant d'années...
Et toi, toi à qui j'écrivais, toi que je ne connaissais pas encore mais à qui je racontais tout, toi que j'imaginais me lire, toi qui es parvenu à moi. J'ai écrit tellement fort, je t'ai écrit tellement fort, persuadée que tu étais sur ma route que tu as fini par m'entendre. Mon écriture d'une vie et toi devenu ma vie et mon écriture, pas juste un pis aller qui permet de tenir. Ma vie et mon écriture.
Me voilà dans une autre vie. Tu y es. Cela me bouleverse. Tu y es.
Je sais maintenant que nous aurons un "chez nous", une vie de nous, même en pointillés.
Un travail, un appartement...
J'attends avec impatience le moment où je te donnerai le double des clés, ces clés de ce qui sera à nous, où tu viendras te poser parfois, où tu seras chez toi aussi.
Ça sera chez nous. Peu importe pour combien de temps...Ça sera chez nous. Un vrai chez nous où ne compte que ce que l'on construit, pas le temps que l'on passe.
Un lieu de vie, un homme à aimer, toi et j'empoigne le monde.
Je quitte une vie pour une autre. Elle est belle cette vie. Tu y mets des couleurs, une tendresse profonde, l'amour que tu as en toi. Elle est belle.
Elle est belle parce que j'ai trouvé mon homme à aimer. Pas n'importe quel homme mais mon homme de ma vie, mon homme à respecter, à aimer, à accompagner. Celui qui me chavire. Celui qui m'éblouit. Cet homme qui me rend presque jolie.
Tu es l'homme de ma vie. Je t'ai reconnu comme tel. Tu es ma lumière et mon amour, ma permanence, tout ce qui tourne en moi.
Je te regardais parler tout à l'heure et, comme à chaque fois, tu me touches. Je ne me lasse pas de toi.
Je t'aime et tout est devenu possibles, tout coule autour de moi, comme une eau apaisante.
Tu me rends  légère. Tu me rends puissante. Tu me rends douce. Tu me rends femelle. Tu me rends femme, femme de toi, femme à toi, femme pour toi.
Tout savoir, tout apprendre, tout désapprendre...
Chambouler l'ordre des choses et remettre, enfin, ces petites choses d'une vie à la place où elles doivent être.
Je t'aime. Tu finiras par t'aimer à force de tant de mon amour. Tu finiras par te voir. Tu finiras par aimer cet homme merveilleux que tu es.
Tu m'es ma familiarité.
Tu m'as tatouée à toi quand tu as posé tes doigts à mon épaule. C'est drôle les souvenirs, ce que l'on garde de précieux à nos yeux, en nous. Tu es né à moi dans ces doigts sur ma peau. Ce moment et celui où tu m'as dit " tu me regardes enfin" et où mon poing fermé a vacillé. Quand quelque chose est monté de moi, que mon ventre s'emplissait de papillons. Et tous ces instants où tu murmurais et que je pleurais, enfin nue face à moi. Je t'aime pour cet envol que tu as permis. Je t'aime mon bout du monde à moi, ma douceur...
Tu es né à moi et je suis née à nous.  Liée et heureuse de l'être.
Alors oui amour mien, homme mien, une lettre infinie te raconte que je t'aime, que "nous" est.
Je te danse, je te danse. Tu es si beau tu sais. Si beau. Si beau... Je t'aime. Tu m'es tout : mon homme, mon prince, mon chevalier, mon homme qui murmure, mon homme amour, mon coeur, mes mots.
Tu es si beau, si beau aussi en toi.
Ma vie pour ta vie. Ta vie pour mes mains. Toi, simplement toi, en entier.
Je t'aime.

MMD




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